L’engagement des Méditerranéennes filmé par Moati sur France 2 et commenté sur Twitter

L’engagement des Méditerranéennes filmé par Moati sur France 2 et commenté sur Twitter

TELEVSION – Selon un dispositif récemment mis en place, Serge Moati, réalisateur de «Méditerranéennes», et des femmes qui témoignent de leurs combats dans ce documentaire commenteront le film pendant sa diffusion mardi soir…
Leïla Ghandi dans Méditerranéennes 
 
Leïla Ghandi dans Méditerranéennes   - Image et Compagnie
Alice Coffin

Alice Coffin

«Des femmes remarquables rencontrées et filmées». C’est Serge Moati qui le dit en voix-off, en introduction de son documentaire Méditerranéennes diffusé mardi soir à 22h40 sur France 2. C’est son film, ce sont ses personnages, Egyptiennes, Israéliennes, Marocaines, Grecques ou Espagnoles engagées, normal qui les trouve «remarquables». Sauf qu’elles le sont vraiment. Chacune raconte ses combats pour les printemps arabes, les mouvement des Indignés et les luttes féministes. «Je voulais, explique Moati, montrer que derrière la femme voilée ou la bimbo, ce sont des fantasmes masculins, des trucs de mecs qui se cachent». Des combats chantés comme celui Salma A Masry dont le tube tout en musique traditionnelle revisitée a fait le buzz



Des combats menés à la télévision comme ceux de la réalisatrice marocaine Leïla Ghandi. Des combats blogués sur le net comme ceux de l’Egyptienne Shahinaz Abdel Sala. Toutes deux vont d’ailleurs poursuivre cet engagement raconté à la caméra de Moati mardi soir sur Twitter.

Serge Moati et Leïla Ghandi commenteront l’émission sur Twitter

Depuis quelques mois, la case Infrarouge de France 2 et quelques autres émissions du service public «propose aux figures éditoriales, aux journalistes, aux témoins d’un film, de commenter l’émission sur twitter pendant sa diffusion»explique Antonio Grigolini en charge du dispositif à France Télévisions. A terme nous allons généraliser le dispositif à tous les programmes». Pour l’instant, quelques unes seulement sont ciblées «même s’il y a aussi beaucoup d’animateurs qui commentent spontanément leurs émissions». Objectif ? «Ce n’est pas pour faire de la promo mais pour permettre un contact direct avec les téléspectateurs et enrichir le contenu». Mardi soir Serge Moati sera lui aussi aux commentaires. Une initiative qu’il salue «tant les réseaux sociaux ont été actifs et utilisés par les femmes filmées dans mon documentaire !» même s’il «ne pas être très qualifié techniquement ». Au moins a-t-il un compte twitter! Ce qui n’était pas le cas de Franz-Olivier Giesbert convié il y a quelques semaines à live tweeter son documentaire sur Sarkozy

« Ce soir a 20h40, Franz Olivier Giesbert livetweetera son doc "Sarkozy secrets d'une présidence" sur @France3tv à vos tweets ! — Erwann Gaucher (@egaucher) May 8, 2013 »

«S’il y a des choses qui me déplaisent dans le film, je le dirai !»

Egalement aux manettes mardi soir, Leïla Ghandi, qui anime une fois par mois en prime time une émission sur la chaîne marocaine 2M, se réjouit de l’exercice. «J’ai la chance d’être pas mal suivie sur Twitter même si cela n’a rien à voir avec les chiffres des animateurs français. Cela tombe bien parce que j’estime avoir la responsabilité de donner mes opinions. Je me mouille, je dis les choses avec l’intention de faire bouger les lignes. J’aspire à un Maroc progressiste et je le fais savoir». Attention, Leïla Ghandi qui n’avait pas encore vu le film au moment où 20 minutes l’a interviewée explique aussi que «si cela fait trop regard d’un homme européen sur des femmes méditerranéennes, ou s’il y a des choses qui me déplaisent dans le film, je le dirai même si je sais que l’intention de Moati et bonne et que je connais sa démarche humaniste!».


Soutien à la journaliste Hind Meddeb

Parmi l’équipe qui a tourné ce documentaire, il y avait Hind Meddeb. Journaliste franco-tunisienne qui officie aussi sur France Info. Elle doit comparaître devant un tribunal pour son soutien au rappeur Weld. Le directeur des documentaires de France 2, Fabrice Puchault se dit « ému très mobilisé à ce sujet. Du coup, et hélas, ce documentaire se retrouve au cœur de l’actu. Nous allons lui apporter tout notre soutien et notre solidarité.»