Vie chère et grogne sociale

Avec le manque de liquidité dans ses caisses, l'Égypte ne peut plus payer les factures des produits importés. Et les prix flambent. En témoigne Mena Latif dans sa pharmacie au Caire. « Les prix des médicaments importés ne cessent d'augmenter. Regardez, j'en suis réduit à rayer les prix d'origine pour les corriger à la main tellement ils augmentent vite, râle le jeune pharmacien. Le lait en poudre pour bébés, j'en ai à peine sept en rayon alors qu'avant j'avais une gamme d'au moins huit marques étrangères. Faute d'argent, les distributeurs limitent les importations ».

L'électricité manque

L'incapacité à payer les factures est également à l'origine des coupures de courant à répétition qui affectent certains quartiers cairotes comme Héliopolis, Maadi ou encore la banlieue de Helwan. « Des bateaux transportant du carburant pour alimenter les centrales électriques sont bloqués dans les ports égyptiens depuis plus de trois semaines, mais ne peuvent livrer leur cargaison faute de paiement », dit-on au ministère du Pétrole. Dans les stations-service, les files d'attente s'allongent de jour en jour.

Subventions essentielles

Dans les campagnes, la crise promet d'être particulièrement sévère. « Si l'on continue à manquer de fioul, comment va-t-on faire tourner les tracteurs, les pompes d'irrigation et les meuneries, essentielles pour la farine destinée à la fabrication du pain ? », s'inquiète un agriculteur du Fayoum. Et comment nourrir 85 millions d'habitants alors que le pain, le lait et autres produits de base (dont les carburants) dépendent des subventions d'un État qui manque d'argent frais ? Pour Georges Fahmi, chercheur auprès de l'Arab Forum for Alternatives, « si le gouvernement diminue les subventions pour contenir ses dépenses, il va aggraver la tension sociale. S'il maintient les subventions, comme c'est la tradition, il doit au plus vite trouver des prêts internationaux pour payer les fonctionnaires et les indispensables importations de blé ».

Grèves à répétition

Dans les entreprises et les universités, les grèves aussi se multiplient. « Avec mon salaire de moins de 180 euros par mois, de toute façon, je ne vais pas loin ! », résume un professeur de lycée qui a manifesté le 1er mai avec les syndicats, réclamant notamment un salaire minimum de 1.500 livres (160 euros) et la définition d'un salaire maximum. « C'est le début d'une mobilisation ouvrière pour sauver la révolution ».

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