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Affaire JPK : trois possibles mises en examen pour assassinat


Affaire JPK : trois possibles mises en examen pour assassinat
PAPEETE, mercredi 13 mars 2013 – Un article signé Gérard Davet et Fabrice Lhomme, intitulé "L’enquête sur la mort d’un opposant à Gaston Flosse relancée", paraît dans le journal Le Monde de ce jour. La publication évoque une possible mise en examen pour assassinat de trois anciens membres du Groupement d'intervention de la Polynésie (GIP), dans le cadre de l’instruction sur la disparition du journaliste Jean-Pascal Courraud, dit JPK, en décembre 1997.

Les avocats de la famille du disparu ont déposé, le 13 février dernier, un mémoire pour réclamer au juge d’instruction Jean-François Redonnet ces mises en examen. Maîtres William Bourdon, James Lau et Marie Eftimie-Spitz jugent les conditions désormais réunies "pour considérer qu'existent des indices graves et concordants d'avoir commis le crime d'assassinat" à l'encontre de Rere P., l'ex-patron du GIP et de deux anciens agents.

A ce jour, aucune mise en examen n'a jamais été prononcée dans ce dossier. Le corps du disparu n'a jamais été retrouvé.

Pendant sept ans l'instruction s'est exclusivement concentrée sur la thèse d'un suicide du jeune père de famille de 37 ans. Mais des révélations faites en 2004 par Vetea Guilloux, autre ex-GIP, ont ouvert des points de fuites nouveaux allant dans le sens d'un possible assassinat.

En décembre 2004, la famille Couraud a porté plainte contre X pour assassinat et complicité, après les révélations de ce dernier.

Guilloux avait affirmé en octobre 2004, avoir assisté à l'enlèvement de JPK, en 1997. Un soir de beuverie, peu de temps après, dans le hangar de la flottille administrative à Motu Uta, deux de ses collègues, Tino M. et Tutu M., lui auraient même avoué avoir liquidé le journaliste popa’a au large de Tahiti, après l'avoir torturé, au point de le noyer. Le corps aurait ensuite été abandonné en mer, lesté de quatre parpaings, sur ordre téléphonique de Rere P., le patron du GIP.

Confondu par le parquet d'alors dans ses déclarations, Vetea Guilloux sera condamné, le 14 octobre 2004 en comparution immédiate, pour dénonciation calomnieuse à un an de prison dont six mois ferme, et placé sous mandat de dépôt. Mais ce jugement sera cassé à Paris en 2005. Une instruction est alors ouverte que poursuit aujourd’hui le juge Jean-François Redonnet.

Lors d’une audition dans le cabinet du juge, le 26 novembre 2012, Vetea Guilloux a réitéré, avec force détails, ses accusations initiales.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 13 Mars 2013 à 10:28 | Lu 6601 fois