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A Notre-Dames-des-Landes, les opposants recultivent les terres

Après les violents heurts de l'automne avec les forces de l'ordre, les opposants au projet d'aéroport ont voulu, samedi, marquer le printemps en reprenant leurs manifestations sur un mode plus pacifique.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 avril 2013 à 10h08, modifié le 11 mai 2013 à 18h57

Temps de Lecture 3 min.

Sous une pluie intermittente mais insistante, plus d'un millier d'opposants – anticapitalistes, agriculteurs ou citadins, pour certains venus en famille – ont convergé sur la

Fournée de pain, curage de fossés, plantation de pommes de terre : après les violents heurts de l'automne entre opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et forces de l'ordre, les militants ont voulu, samedi 13 janvier, marquer le printemps en reprenant leurs activités sur un mode plus pacifique avec "Sème ta ZAD !", une manifestation de remise en culture des terres.

Sous une pluie intermittente mais insistante, plus d'un millier d'opposants – anticapitalistes, agriculteurs ou citadins, pour certains venus en famille – ont convergé sur la "zone d'aménagement différé".

La manifestation était scindée en deux groupes. L'un, plus marqué par la composante anticapitaliste de l'opposition, a emprunté la D281, une route barrée de chicanes depuis le début des tentatives d'expulsion en octobre 2012. Derrière une banderole proclamant "Sème ta ZAD, occuper, cultiver, résister", une fanfare composée de musiciens portant des masques d'animaux donnait le tempo, suivie de manifestants portant pelles, bêches, sarcloirs ou fourches sur l'épaule.

"FAIRE GERMER PLEIN D'IDÉES"

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"Avec les différents chantiers agricoles, nous renforcerons l'implantation dans la durée des occupations sur la ZAD", a expliqué à la mi-journée un porte-parole des opposants, monté sur une remorque. "Construire là où il veulent détruire, cultiver là où ils veulent bétonner", a-t-il proclamé.

Des citadins avaient fait le déplacement, refusant, comme Jean-François, un homme d'une soixantaine d'années venu avec sa femme et sa fille, le modèle de société associé, selon eux, au symbole représenté par ce projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, prévu initialement en 2017. Présents à leurs côtés, des "zadistes" anticapitalistes installés là depuis plusieurs mois, voire plusieurs années.

"L'hiver n'a pas été évident, les conditions climatiques, la fatigue, le stress…", a reconnu Milo, une militante anticapitaliste implantée sur la ZAD (zone d'aménagement différé, transformé par les opposants à Notre-Dame-des-Landes en "zone à défendre") depuis un an, qui a vécu les intenses affrontement lors des expulsions de l'automne. "Là, on est au début du printemps, c'est plein de nouvelles énergies (…) peut-être qu'on va pas faire germer des graines mais on va faire germer plein d'idées qui vont durer des semaines", explique-t-elle.

Dans un champ, une vingtaine de militants enrichissaient, à l'aide de fumier, la terre d'un grand jardin maraîcher collectif, le Sabot.

Dans un champ, une vingtaine de militants enrichissaient, à l'aide de fumier, la terre d'un grand jardin maraîcher collectif, le Sabot. Dans un autre, à côté de nouvelles cabanes baptisées les 100 Noms, des rangs de pommes de terre étaient plantés. Après avoir déjeuné autour de tentes de restauration collective, les opposants se sont dispersés vers les différents ateliers de curage de fossés ou de réfection de clôture, certains chantiers prévus ayant été repoussés du fait de la pluie et de la terre détrempée.

AMBIANCE BON ENFANT

Si l'ambiance était dans l'ensemble bon enfant et plutôt familiale, plusieurs équipes de journalistes ont fait les frais d'une hostilité latente : au moins deux véhicules siglés ont eu leurs pneus dégonflés, de la boue a été jetée à plusieurs reprises sur une équipe télé et, au micro, une militante a demandé aux "journalistes journaleux des médias bourgeois" de ne pas filmer les personnes présentes sans leur permission.

Cette manifestation se déroulait quatre jours après la remise au gouvernement mardi de trois rapports : l'un d'une commission du dialogue destinée à apaiser le climat après les vives tensions de l'automne, un autre d'une commission scientifique, le dernier d'une commission destinée à apprécier la perte en terres agricoles liée au projet.

Ces rapports – dont le premier réaffirme la nécessité du projet avec des aménagements en termes de diminution de surface et les deux autres impliquent un projet très amélioré pour les compensations environnementales et de pertes de terres agricoles – ont dans l'ensemble plutôt rassuré les opposants, dont beaucoup y ont vu un report masqué des travaux.

Lire : "Projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes : une copie à refaire" (édition abonnés)

Le Monde avec AFP

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