Cahuzac : Hollande a été «correctement informé », selon Charles de Courson

 

Cahuzac : Hollande a été «correctement informé », selon Charles de Courson

    Le gouvernement et le Président de la République savaient-il, avant les aveux de l'intéressé début avril, que Jérôme Cahuzac avait un compte secret à l'étranger ? C'est l'une des questions à laquelle la commission d'enquête parlementaire compte donner une réponse dans son rapport qui sera rendu fin septembre. Mais son président commence déjà à délivrer des éléments sur la teneur des conclusions. Interrogé jeudi matin sur Europe 1, l'UDI Charles de Courson a estimé que François Hollande avait été «correctement informé entre le 4 et le 18 décembre», soit quatre mois avant la fin du mensonge de l'ex-ministre du Budget.

    Pourquoi le 4 et le 18 décembre ? Parce que «autour du 4-5» décembre, maître Mignard, ami de longue date du président de la République et par ailleurs avocat du site Médiapart, qui avait révélé le scandale à cette date, en avait parlé avec François Hollande. Dans une interview donnée fin mai, l'avocat avait reconnu s'être entretenu avec président de la République à ce moment-là et lui avoir dit «qu'en tant qu'avocat, (il) pensait qu'il y a(vait) quelque chose» dans ce cette dossier. Ce à quoi lui aurait répondu Hollande :  «S'il y a des preuves, dans la minute, il dégage.»

    Quant au 18 décembre, Edwy Plenel a rencontré à cette date «l'entourage présidentiel, peut-être même le président», comme le directeur de Mediapart l'a assuré lors de son audition devant la commission d'enquête en mai. Charles de Courson a en outre évoqué l'audition de Alain Zabulon, directeur de de cabinet adjoint de François Hollande. Il a avoué aux parlementaires avoir prévenu dés 15 décembre le président  de l'existence d'une bande enregistrée provenant de Michel Gonelle sur laquelle une voix attribuée à Jérôme Cahuzac avouait détenir un compte en Suisse.

    La «très grande arrogance» de Cahuzac

    Interrogé sur l'audition la veille de Jérôme Cahuzac, Charles de Courson a par ailleurs fustigé la «très grande arrogance» de l'ex-ministre, qui «a refusé de répondre à quasiment toutes les questions», se réfugiant derrière l'enquête judiciaire en cours. «Le summum a été quand il n'a pas voulu répondre à la demande d'information car il ne voulait pas mentir aux services fiscaux, alors qu'il l'avait fait pendant des semaines !», s'est indigné Charles de Courson. «Nous n'avons aucun moyen de sanctionner quelqu'un qui refuse de répondre, a-t-il regretté. Ce sont les limites de la commission d'enquête. il faudrait peut-être toiletter les textes régissant les commissions d'enquête.»

    Enfin, interrogé sur les défaillances du fisc, il a répondu qu'il avait «dysfonctionné à deux reprises. Deux alertes (sur un compte à l'étranger de Cahuzac) n'ont jamais débouché.»

    VIDEO. Charles de Courson sur Europe 1

    VIDEO. Cahuzac auditionné par les députés

    VIDEO. Réactions de députés après l'audition de Cahuzac

    VIDEO. ZAPPING : des mensonges aux aveux, le scandale Cahuzac