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Affaire Guérini : un ancien cadre de Veolia mis en examen

Jean-Noël Guérini. BORIS HORVAT/AFP

Homme de paille des Guérini, il serait au centre d'une nouvelle affaire de marchés publics impliquant les deux frères.

Le juge Duchaine continue son instruction au long cours de l'affaire Guérini. Il vient d'ouvrir, dans cette affaire de marchés publics présumés frauduleux aux multiples volets, un nouveau front, celui de l'implication d'un ancien cadre de Veolia.

L'Express et La Provence ont révélé que fin juin, le magistrat avait mis en examen pour abus de biens sociaux et recel de trafic d'influence, Bruno Vincent, ancien patron aujourd'hui à la retraite, de la société Somedis. Celle-ci gérait en délégation de service public la décharge de la Vautubière pour la communauté d'agglomération de Salon-de-Provence, avec à sa tête un homme de paille d'Alexandre Guérini, frère de Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône et homme fort du PS local. Le nom de Bruno Vincent était cité dans la lettre anonyme au parquet de Marseille de février 2009 qui a déclenché l'enquête. La lettre indiquait qu'Alexandre Guérini avait cédé la société gérant la décharge de la Vautubière pour 36 millions d'euros au groupe Veolia.

En fait, les enquêteurs ont découvert que la vente réalisée le 13 décembre 2000 a totalisé 33,4 millions, réglés en deux versements: le premier de 6,9 millions d'euros est fixe et le second, variable, atteindra 26,5 millions. Ce dernier était conditionné à l'obtention d'une autorisation d'extension de la décharge finalement délivrée deux ans plus tard. La somme versée à Bruno Vincent, homme de paille d'Alexandre Guérini, a alors été dispatchée au Luxembourg, en Suisse et en Espagne… Repris avec la Somedis, Vincent a ensuite représenté les intérêts de Veolia au Maroc.

En clair, Guérini a revendu cher une société bénéficiant d'une délégation de service public qu'il a récupérée en créant une autre entité laquelle a décroché le même marché... peu après.

Homme de paille

Car les faits sont têtus et étranges, en septembre 2004, la communauté d'agglomération de Salon-de-Provence a résilié unilatéralement le contrat la liant à la Somedis et, un an plus tard, attribue le marché à la SMA, une nouvelle entreprise d'Alexandre Guérini!

Monsieur Frère, comme il est surnommé au conseil général des Bouches-du-Rhône, n'en était pas à sa première affaire avec le groupe Veolia. Il lui avait déjà vendu sa première société, Rodillat, en 1989, pour près d'un million d'euros. Jean-Noël Guérini a de son côté été un temps salarié du groupe de services. D'ailleurs, les écoutes ont montré la proximité des Guérini avec Henri Proglio, l'ancien patron de Veolia.

Le juge Duchaine ne chôme pas à la veille des vacances et à quelques mois de son inéluctable mutation, puisqu'il va atteindre la barre fatidique des dix ans dans un poste en 2014. En quelques semaines, il a mis en examen pour la troisième fois Jean-Noël Guérini, notamment pour association de malfaiteurs. Ce dernier avait pourtant tenté de se soustraire à sa convocation en invoquant des problèmes de santé. Mais il a dû capituler, le magistrat le menaçant de délivrer un mandat d'amener pour le faire venir dans son cabinet où l'élu a refusé de répondre à ses questions. Duchaine a encore mis en examen la semaine dernière le conseiller général Alexandre Medvedowsky pour détournement de fonds publics.

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