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TÉMOIGNAGEÉlections en Polynésie française: «Gaston Flosse est vu comme un élu qui s'est rempli les poches mais a servi son pays»

Élections en Polynésie française: «Gaston Flosse est vu comme un élu qui s'est rempli les poches mais a servi son pays»

TÉMOIGNAGEédric, 24 ans, internaute tahitien de «20 Minutes», décrypte la victoire du controversé Gaston Flosse aux élections territoriales de Polynésie française...
Le sénateur polynésien Gaston Flosse, lors d'un meeting de campagne, le 30 avril 2013, à Faa'a.
Le sénateur polynésien Gaston Flosse, lors d'un meeting de campagne, le 30 avril 2013, à Faa'a. - GREGORY BOISSY / AFP
Christine Laemmel

Christine Laemmel

Dimanche 5 mai, la liste de Gaston Flosse est arrivée en tête des élections territoriales de Polynésie française, avec plus de 45% des voix. Président de la collectivité d’outre-mer de 1991 à 2004, l’élu a été condamné à deux reprises au début de l’année, pour corruption et détournements de fonds.

«Gaston Flosse a volé de l'argent, tout le monde le sait»

En pleine ère de moralisation de la vie publique, le retour de l’élu aurait de quoi détonner. Et pourtant non. «C'est celui en qui les Polynésiens ont le plus confiance», analyse Cédric, 24 ans, internaute de 20 Minutes. Né à Tahiti, il y a vécu jusqu’à l’an dernier, avant de venir en métropole, pour ses études. Avec son regard d’exilé, il commente la victoire de Gaston Flosse.

«Son élection ne me choque pas plus que ça», lâche d’emblée le jeune homme. Vol d’argent public vaut moins que chômage, en ces temps de crise économique, qui touche particulièrement la collectivité du Pacifique. «Gaston Flosse a volé de l'argent, c'est évident, tout le monde le sait, dit-il avec fatalisme. Mais le pays tournait bien, l’économie était fleurissante».

«La dernière solution pour rendre [à la collectivité] son éclat d'antan»

Avec plus de 28% de personnes sous le seuil de pauvreté (fixé à 408 euros, contre 964 euros en métropole), la collectivité paye cher la crise économique. Pas d’assurance chômage ni de RSA et entre 20 et 30% de la population active sans emploi. «Beaucoup d'hôtels ont fermé ces dernières années, constate Cédric. Les concours administratifs sont gelés, les effectifs diminuent.»

Associé à une époque plus rose, Flosse apparaît aux yeux des électeurs polynésiens comme «la dernière solution pour rendre [à la collectivité] son éclat d'antan». Finalement, des procès encore en cours, des scandales financiers, ils ne retiennent rien. Mais plutôt, l’image d’un «travailleur acharné», «proche de la population», «une personne qui s'est rempli les poches mais a servi son pays». Un mauvais diagnostic, selon Cédric. «Flosse a fait son temps, il est trop vieux pour gouverner», explique-t-il sobrement, avant d’appuyer: «Ce vote peut paraître stupide vu de l’extérieur, il rappelle aussi que les mentalités évoluent difficilement dans nos îles. Je suis triste pour mon pays.»

>> Vous votez en Polynésie française? Vous avez vécu dans cette collectivité d’outre-mer? Que signifie pour vous la victoire de Gaston Flosse? Son retour à la présidence vous choquerait-il? Selon vous, quelle image a l’homme politique en Polynésie?

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