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Nicolas : la droite s'étonne et dénonce la disproportion des peines

Ce militant anti-mariage gay de 23 ans a été condamné à deux mois de prison ferme pour avoir refusé un prélèvement ADN.

«La réalité, c'est que Nicolas est un prisonnier politique…» Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton, qui fut en pointe dans la bataille contre la loi Taubira, juge «ahurissante» l'affaire du jeune militant anti-mariage homosexuel. Non pas tant sur les quatre mois de prison dont il a écopé, dont deux ferme, que sur son placement sous mandat de dépôt, «totalement incompréhensible». «Soucieux de respecter l'autonomie de l'autorité judiciaire», l'ancien ministre estime cependant que «dans un État respectueux des droits de l'homme et de l'équité des décisions de justice, ce jeune homme doit retrouver la liberté sans tarder».

Président du groupe UMP au Sénat, Jean-Claude Gaudin s'est aussi «étonné de la grande sévérité et de la disproportion manifeste de la condamnation». «Après un débat qui a divisé largement les Français, il est temps que le gouvernement donne des signes d'apaisement.» Même agacement sur la disproportion de la peine chez la députée des Yvelines Valérie Pécresse qui s'est dite, sur Twitter, «révoltée par l'enfermement» du militant «alors que les voyous de Grigny sont restés en liberté…» La présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France est montée au créneau contre le ministre de l'Intérieur Manuel Valls après l'attaque d'un RER D en mars dans l'Essonne, par une bande d'une vingtaine de délinquants. Sept victimes de vols avec violence avaient été recensées.

Député UMP de l'Aisne, l'ancien ministre Xavier Bertrand a dressé le même parallèle entre les deux affaires, jugeant «insupportable» le «deux poids, deux mesures» alors que «les agresseurs du RER D ont du sursis et un rappel à la loi» et le militant anti-mariage homo «deux mois ferme».

«Quand on voit que les détrousseurs violents du RER D ont du sursis ou des avertissements, je crois que vraiment il y a un scandale», a encore commenté la députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen. Elle s'est demandée si le jeune Nicolas n'a pas été «jugé par l'un des juges du Syndicat de la magistrature» et a conclu à une «décision purement politique». Mêmes mots contre un «jugement politique, digne d'un régime policier et arbitraire» pour son collègue du Vaucluse Jacques Bompard.

Le malaise est patent pour Hervé Mariton qui admet que «les quatre mois de prison sont en réalité difficiles à apprécier»… Le problème, selon lui, se situe au niveau de l'échelle des peines qu'il faudrait «remettre à plat». «Il y a une échelle de peines importantes mais très rarement déclenchées, ce qui créé un sentiment d'impunité. Et lorsqu'elles sont déclenchées, elles apparaissent discrétionnaires.»«C'est au mieux la faute à pas de chance lorsque cela vous tombe dessus», dénonce-t-il. Quitte à se sentir à contre-courant, Mariton propose «une baisse des tarifs, à la condition qu'ils soient réellement appliqués».

Une pétition réclamant la libération du jeune homme, qui sera prochainement mise en ligne sur un site ad hoc, a déjà été signée par trois anciens ministres - Christine Boutin, François Guillaume et Charles Millon - et des personnalités comme Charles Beigbeder, Denis Tillinac ou Jean-François Mattei.

Nicolas : la droite s'étonne et dénonce la disproportion des peines

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57 commentaires
  • Louma

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    Je lis dans un commentaire que la droite s'autorise à commenter des décisions de justice "ce qui ne se fait pas"... J'ai envie de dire : Encore heureux ! Oui, il y a encore des gens capables de dénoncer l'injustice même si "ça ne se fait pas". Voyez-vous, dans un passé pas si lointain, il s'est trouvé Dieu merci des résistants qui ont eu le courage de faire des choses "qui ne se faisaient pas" !

  • Louma

    le

    Nicolas a été condamné le 19 juin dernier à 2 mois ferme et 2 mois avec sursis, plus 3000 euros d'amende, pour les motifs suivants : •identité mensongère et refus d'être signalisé (relevé d'empreintes) •rébellion •atteinte aux biens privés Qu'en est-il dans les faits ? Nicolas a participé à un cache-cache pour tous après une manifestation devant M6. Poursuivi par les policiers, il a trouvé refuge dans un restaurant. Entré en trombe, il a ainsi renversé des tables. Voilà ce que le tribunal a jugé comme étant une « atteinte aux biens ». L'arrestation a été musclée : deux policiers ont tenté de l'étrangler. A tel point qu'ils ont chacun écopé d’une amende de 1000 euros. Nicolas se serait « rebellé » pendant les faits. Quant à l'identité mensongère, il a donné la première partie de son nom de famille, en omettant la seconde. Ce n'est pas forcément malin, mais retenir cela comme une identité mensongère stricto sensu, c'est tout de même fort de café.

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