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Mariage gay : le pouvoir inquiet face à la manifestation du 26 mai

Les autorités s'attendent à une mobilisation comparable aux manifestations précédentes (ici, le 5 mai, à Paris). LOIC VENANCE/AFP

Le gouvernement espère que le rassemblement de dimanche marquera la fin des protestations, mais s'inquiète des risques de débordements et s'interroge sur la sortie de crise.

Rien n'y fait. La loi sur le mariage pour tous a été votée, validée par le Conseil constitutionnel, promulguée par le président de la République… mais la manifestation de dimanche qui la conteste s'annonce d'une grande ampleur. «Il y aura sans doute du monde dans la rue, c'est clair», reconnaît-on au sein du gouvernement où l'on veut toutefois croire à «une queue de manifestation contre le mariage pour tous». En clair, la journée de dimanche serait le dernier mauvais moment à passer, les opposants ne pouvant espérer faire encore grossir leur mouvement.

Mais la mobilisation de dimanche inquiète tout de même les pouvoirs publics sur plusieurs aspects. La sécurité bien sûr. Depuis plusieurs jours, des «remontées du terrain» font état d'une forte mobilisation des groupuscules d'extrême droite décidés à en découdre. Le suicide de l'essayiste Dominique Venner à Notre-Dame de Paris n'a rien arrangé. À tel point que la figure de proue des anti-mariage gay, Frigide Barjot, a indiqué qu'elle n'était pas sûre de participer au cortège.

«Une manifestation contre quoi exactement?»

Mais au-delà de la question sécuritaire, c'est aussi celle des débouchés du mouvement qui inquiète au sein du gouvernement. Dès lors que François Hollande ne veut pas reculer, «ce sera une manifestation contre le gouvernement mais une manifestation contre quoi exactement?», s'interroge un proche du premier ministre. A gauche, si l'on critique la «tentative de récupération du mouvement par l'UMP», on espère toutefois que l'opposition parviendra à canaliser la colère du peuple de droite. Après tout, ce serait la première fois en trente ans qu'il descend dans la rue sans obtenir satisfaction. La dernière fois que la droite est descendue dans la rue remonte à 1984 pour défendre les écoles libres face au projet de François Mitterrand de les intégrer dans un grand service public.

C'est ainsi que malgré ses critiques, la gauche ne verrait pas d'un mauvais œil la droite réussir à prendre la main en proposant une alternative. «Le meilleur moyen de tuer un mouvement social, c'est qu'un parti politique en prenne la tête. En revanche, après, il est tout à fait logique d'offrir une continuité politique pour faire descendre la pression», explique un socialiste. Ce sera aussi l'enjeu de la journée de dimanche.

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