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«Vincent Peillon fait du bricolage»

Vincent Peillon lundi à Saint-Jean-de-Braye, près d'Orléans. JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP

INTERVIEW - Pour l'historien Dimitri Casali, le ministre de l'Éducation «a cédé à la pression des lobbys».

LE FIGARO - Comment jugez-vous l'annonce de Vincent Peillon d'alléger les programmes d'histoire-géographie en troisième et en terminale?

Dimitri CASALI - Vincent Peillon fait du bricolage. Il a cédé à la pression des lobbys, alors qu'il aurait fallu prendre le temps de réformer les programmes Darcos de 2009, qui ne sont pas bons. Avec ces programmes, on a remplacé l'enseignement de l'histoire par des thèmes compassionnels, comme le fait religieux ou l'étude du racisme. Les grands pédagogues fumeux de la rue de Grenelle ont aussi oublié le bon sens de la chronologie, qui a été complètement bannie. Ce qui fait que les enfants n'ont plus de repères spatio-temporels.

Que préconisez-vous?

L'histoire est une discipline fondamentale pour la formation à la citoyenneté, mais tout le monde l'a oublié. Il faut revenir aux grands personnages de l'histoire, faits de chair et d'os, partir d'une histoire locale et rétablir une trame chronologique. En troisième, l'étude, en fin d'année, du régime de Vichy et du maréchal Pétain, est par exemple déconnectée de celle de la Seconde Guerre mondiale, qui, elle, se fait au premier trimestre. Ils ont aussi remplacé le débarquement du 6 juin 1944 par la bataille de Stalingrad. On voit bien là l'influence des syndicats sur la construction des programmes!

Cette annonce est intervenue à la veille d'une visite historique de François Hollande à Oradour-sur-Glane, village martyrisé par les nazis. Le tempo choisi est étonnant…

Vincent Peillon et François Hollande ont tout faux. Le premier, car il propose de réduire le temps consacré à l'étude de la construction européenne en troisième. Or il faut justement mettre en valeur dans les livres scolaires cette page de notre histoire, notamment l'amitié avec l'Allemagne. Quant au président, il doit comprendre qu'il ne suffit pas de déclarations, comme aujourd'hui dans la Haute-Vienne, pour célébrer le lien franco-allemand. Nous devons retrouver les bases de l'histoire de France.

«Vincent Peillon fait du bricolage»

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69 commentaires
  • La Perouse17

    le

    Au moins on ne parlera pas de lui dans l'histoire !...sauf peut-être pour dire qu'il est mort avant d'être né !

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