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Hollande et Ayrault « à l'offensive » sur le dossier Tapie

La décision formelle d'engager ce recours «a été prise mercredi soir», assure un conseiller de François Hollande. CHARLES PLATIAU/AFP

Le chef de l'État et le premier ministre tentent de gommer les ravages provoqués par l'affaire Cahuzac.

La décision est désormais officielle. Le gouvernement va déposer un recours en révision devant la Cour d'appel de Paris afin d'obtenir l'annulation de l'arbitrage Tapie rendu en 2008. C'est ce qu'a annoncé jeudi Jean-Marc Ayrault. «Nous contestons et continuons de contester l'utilisation de l'arbitrage pour régler un contentieux qu'il y avait entre l'État et M. Tapie», a-t-il déclaré sur France Inter. «Je suis tout à fait à l'aise, je suis en totale cohérence avec ce que j'ai fait quand j'étais dans l'opposition, comme président du groupe socialiste, quand j'avais déjà contesté le choix de l'arbitrage, alors que nous pensions que c'était à la justice ordinaire de traiter cette question», a-t-il rappelé, ajoutant qu'«il est très important, s'agissant des intérêts de l'État et des intérêts des contribuables, qu'on n'utilise pas des méthodes qui semblent contraires aux principes de la République».

La décision formelle d'engager ce recours «a été prise mercredi soir», assure un conseiller de François Hollande. Bien sûr, la mise en examen pour escroquerie en bande organisée de l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde Stéphane Richard, ainsi que celle de l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR) Jean-François Rocchi a pesé lourd. «Un juge a considéré qu'il disposait d'éléments suffisants pour ces mises en examen. Il nous fallait poursuivre l'offensive», confie ce même conseiller élyséen, en faisant valoir que François Hollande avait indiqué lors de sa dernière conférence de presse, en mai, qu'il veillerait à «défendre les intérêts de l'État» dans cette affaire.

Un «système d'enrichissement personnel»

L'État s'était déjà constitué partie civile en début de semaine. Avec ce recours en annulation, le couple exécutif pousse son avantage. Procédant de la sorte, Hollande et Ayrault tentent sans doute de gommer les ravages provoqués par l'affaire Cahuzac, privant ainsi l'opposition d'un formidable angle d'attaque, la contraignant en tout cas à être beaucoup plus mesurée dans ses critiques. À l'Élysée, on se défend de faire de tels calculs. «Politiquement, on sait très bien à qui profite ce genre d'affaire, explique un conseiller de François Hollande. Mais que peut-on faire? Ne pas bouger. Certainement pas. Agir, c'est un devoir. Il faut le faire quand des responsables politiques sont mis en cause. Le président a pris l'engagement d'une République exemplaire. Nous devons être cohérents.» Un «devoir» ou une martingale? À deux reprises, jeudi, la ministre de l'Économie numérique, Fleur Pellerin, a violemment attaqué les années Chirac et Sarkozy, estimant que l'affaire Tapie mettait en lumière un «système d'enrichissement personnel» et un «système organisé de financement illicite de campagne» politique mis en place, selon elle, au cours des dix dernières années.

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145 commentaires
  • SCHLIESELHUBER

    le

    Quatre jours de garde à vue. Tapie est traité comme un terroriste. Cela s'appelle de la torture morale. Est-ce désormais le traitement infligé à tous ceux qui ne sont pas en accord avec MOI PRESIDENT. Celui ci serait ainsi un digne successeur de Mitterrand à la fin des années 50 en Algérie. A quand la gégène pour faire avouer les fauteurs de Manif pour Tous. Après les gaz et l'emprisonnement arbitraire, cela complèterait le tableau.

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