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Christian Jacob : «La gauche nous dirige vers la République des partis»

INTERVIEW - Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale réagit aux propositions de dix élus, de gauche comme de droite, qui veulent abolir les privilèges des députés. Il se dit «totalement opposé» au mandat parlementaire unique.

Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée, était ce matin l'invité de l'Association des journalistes parlementaires. Le député-maire de Provins a notamment réagi aux propositions de dix élus qui souhaitent abolir les privilèges des parlementaires.

LE FIGARO.- Que pensez-vous de la proposition du député PS Jérôme Guedj de fiscaliser les frais de mandat des parlementaires?

Christian JACOB.- Les indemnités parlementaires sont fiscalisées, comme pour tout citoyen. En revanche, je trouve absurde de fiscaliser l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), qui correspond à des frais professionnels. On ne va pas fiscaliser ce qui représente des charges, ou alors il faudrait doubler le montant de l'indemnité parlementaire, ce qui n'est pas dans l'air du temps. Le vrai débat d'aujourd'hui, avec le projet de loi sur la transparence, c'est celui de l'indépendance des parlementaires. Le texte crée une Haute Autorité de la transparence, dont le président sera nommé par le chef de l'État. Les députés et les sénateurs seront placés sous la tutelle de l'exécutif, ce qui est contraire à la séparation des pouvoirs.

Êtes-vous favorable à la proposition de Laurent Wauquiez, qui demande aux fonctionnaires élus députés de démissionner de la fonction publique au deuxième mandat?

Je n'y suis pas favorable. Car il ne faut pas oublier que la durée moyenne de mandat d'un député est de sept ans. Les parlementaires n'exercent pas un métier mais une fonction. Je trouve plutôt sain qu'ils exercent une autre activité, et je ne vois pas pourquoi un professeur devrait démissionner de sa fonction d'enseignant, qu'il pourra retrouver à l'issue de son mandat.

Et le mandat unique?

J'y suis totalement opposé. On se rend compte que tout est fait pour enlever aux parlementaires leur ancrage local. C'est le cas avec la loi sur le non-cumul des mandats, qui vient en discussion à l'Assemblée en juillet, ou avec l'introduction du scrutin proportionnel aux élections législatives. La gauche veut nous diriger vers la République des partis. Si cela continue, on n'aura plus à l'Assemblée que des apparatchiks des partis et des fonctionnaires.

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