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Niveau record des défaillances d'entreprises cette année

Cette poussée des dépôts de bilan (aboutissant à une mise en liquidation ou en redressement) s'est très largement diffusée dans le tissu économique national. Martine ARCHAMBAULT/Le Figaro

Plus de 62.000 entreprises auront déposé le bilan cette année, entraînant la destruction de 174.000 emplois.

Malgré la bonne surprise du rebond de la croissance au deuxième trimestre (+0,5%), après six mois de repli, peut-on pour autant parler de reprise en France? Pas encore au regard de la hausse des défaillances d'entreprises observée sur le début de l'année (+2,1% au premier semestre) et qui s'est plus que confirmée cet été (+4,4%), se traduisant par la destruction de 174.000 emplois sur un an, indique Euler Hermes, le leader mondial de l'assurance-crédit. Cette poussée des dépôts de bilan (aboutissant à une mise en liquidation ou en redressement) s'est très largement diffusée dans le tissu économique national.

Toutes les régions, sauf trois (Paca, Limousin et Basse-Normandie), sont touchées et la majorité des secteurs d'activité sont concernés, avec en particulier des niveaux de défaillances records dans l'hébergement restauration (+16,4%), les services aux entreprises (+11,5%), le commerce automobile (+10,2%), le commerce de détail (+8%) et les services aux particuliers (+7,4%).

Pour 2014, Euler Hermes attend une légère baisse (-1%) des défaillances, qui resteraient toutefois à des niveaux historiquement très élevés: 61.800 entreprises devraient faire défaut l'année prochaine, coûtant 0,22 point de PIB à l'économie et entraînant la destruction de 165.000 emplois, soit un demi-point de chômage en plus.

«Il est nécessaire d'atteindre un palier de +1% de croissance du PIB pour espérer un vrai reflux des défaillances», assure Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes. Or, le leader mondial de l'assurance-crédit table sur une croissance du PIB comprise entre +0,6% et +0,8% en 2014, en fonction des évolutions de la composante investissement (entre +0,2% et +0,6%). «La reprise ne viendra que quand il y aura une reprise de l'investissement», poursuit Ludovic Subran.

La raison? Malgré la mise en place par le gouvernement d'une «boîte à outils» pour encourager l'investissement (Bpifrance, CICE, CIR, programme investissement avenir, réforme du code des assurances…), les entreprises restent sous pression avec un taux de marge au plus bas.

Taxe sur l'EBE: «Un signal très négatif»

Le projet de taxation de l'EBE, inscrit dans le projet de loi de finances, envoie d'ailleurs «un signal très négatif en créant une désincitation à l'investissement», observe Ludovic Subran, soulignant que les grands perdants de cette mesure sont les ETI industrielles, fer de lance de la reprise. «C'est le syndrome de la CSG. Une fois qu'on a branché le tuyau, on peut régler le débit du robinet», ajoute-t-il, n'excluant pas une hausse ultérieure du taux fixé aujourd'hui à 1%.

Certes, le manque d'investissement n'est pas qu'un mal français, l'Allemagne ne faisant sur ce point pas mieux. «Mais le taux d'imposition de 20 points plus favorable pour les entreprises allemandes et le taux d'endettement de 20 points plus bas pourraient porter un coup au cercle vertueux de l'investissement hexagonal, notamment si une politique de soutien ciblée était mise en place en Allemagne», conclut Euler Hermes.

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