VIDEO. Un an de prison ferme pour la députée PS Sylvie Andrieux, qui fait appel

VIDEO. Un an de prison ferme pour la députée PS Sylvie Andrieux, qui fait appel

    La députée socialiste des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, poursuivie pour détournements de fonds publics, a été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis, ce mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille. Elle a également écopé de 100 000 euros d'amende et à cinq ans d'inéligibilité. Une peine plus lourde que celle réclamée par le parquet qui avait requis deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.

    Elle a annoncé qu'elle interjetait appel du jugement. «Je prends acte d'une décision injuste dont j'ai aussitôt fait appel. Je n'ai commis aucun des faits qui me sont reprochés et je vais consacrer toute mon énergie à en faire la démonstration devant la cour d'appel», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Cet appel a un effet suspensif sur sa condamnation. Le patron du PS, Harlem Désir, a indiqué qu'elle devra se mettre «en congé» du parti le temps de l'appel.

    740 000 euros détournés

    L'ancienne vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, députée depuis 1997, comparaissait aux côtés de 21 autres prévenus pour le détournement, dans les années 2000, de quelque 740 000 euros de subventions publiques au profit d'associations fictives basées dans les quartiers Nord de Marseille, sur fond de visées électoralistes.

    L'enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par la cellule Tracfin du ministère des Finances, de flux financiers suspects sur les comptes d'associations marseillaises censées oeuvrer en faveur des quartiers difficiles et de la jeunesse. Elles se sont avérées au final des coquilles vides créées, selon l'accusation, pour rétribuer des personnes ayant aidé Mme Andrieux à s'implanter et à se faire élire, notamment dans le 14e arrondissement de la ville.

    La députée a toujours rejeté en bloc les accusations

    «Mme Andrieux, en tant que dépositaire de l'autorité publique, a endossé le rôle d'ordonnateur des dépenses» du conseil régional, dont elle était vice-présidente au moment des faits, entre 2005 et 2008, dans un but de «clientélisme électoral», avait affirmé le procureur, Jean-Luc Blachon, dans son réquisitoire. «Ce n'est pas le procès du clientélisme, je le dis clairement», avait néanmoins souligné le procureur. Selon lui, «le clientélisme vient se loger dans l'infraction de détournement de fonds publics», en «sa qualité de mobile». «Plus c'est gros, plus ça passe.»

    Ses avocats avaient dénoncé un dossier «à l'odeur nauséabonde» et un «traquenard politique», plaidant la relaxe. La députée a toujours rejeté  en bloc les accusations portées contre elle. «Je souhaite, au terme de ces débats, être relaxée et que mon honneur soit enfin lavé de toutes les infamies qui ont été déversées sur mon compte depuis tant d'années», déclarait-elle fin février dans les colonnes du «Parisien Magazine».

    Avec celle des frères Guérini, l'affaire Andrieux est de celles qui gênent le PS dans le département. Alors que l'élue était déjà mise en examen depuis deux ans, Solférino lui avait retiré son investiture à la veille des législatives de juin 2012, son renvoi en correctionnelle ayant fuité dans la presse. Cela ne l'avait pas empêchée de remporter un quatrième mandat, de justesse au second tour face au Front national.

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