VIDEO. Affaire Cahuzac : Mediapart dénonce une enquête sur ses journalistes

 

VIDEO. Affaire Cahuzac : Mediapart dénonce une enquête sur ses journalistes

    Manuel Valls et Pierre Moscovici sont dans le viseur de Mediapart, à l'origine des révélations sur le blanchiment d'argent de Jérôme Cahuzac.  Auditionné lors de la première journée de la commission d'enquête parlementaire sur les agissements du gouvernement pendant l'affaire Cahuzac, le fondateur de Mediapart Edwy Plenel a dénoncé mardi  «l'utilisation de l'administration policière pour porter atteinte au secret des sources.»

    Un message envoyé le 11 décembre par la chef de cabinet du ministre délégué au Budget, Marie-Hélène Valente, fait en effet état de conversations téléphoniques entre Edwy Plenel et une source de l'affaire, explique Fabrice Arfi, journaliste du site d'informations en ligne. «La police a été mise en branle pour surveiller les rapports téléphoniques entre Edwy Plenel et l'un des protagonistes de l'affaire.»

    «Si un rapport existe, il a sans doute remonté»

    «Nous ne savons pas si le ministre de l'Intérieur en personne est au courant de ces investigations. Nous n'avons pas d'éléments», affirme-t-il. Néanmoins, «si un rapport du DDSP (ndlr: directeur départemental de la sécurité publique) existe, il a sans doute remonté», a ajouté Plenel, qui a estimé que «beaucoup d'éléments étaient à la disposition des services de police».

    «Je dis que Moscovici a mal travaillé»

    «Tous ceux qui voulaient savoir au coeur de la République pouvaient savoir», a par ailleurs de nouveau affirmé Edwy Plenel, qui précise avoir, dès mi-décembre, rencontré à leur demande «plusieurs responsables de cabinet de l'Elysée et de Matignon». Il a ainsi expliqué avoir rencontré des collaborateurs de François Hollande le 18 décembre.

    Evoquant ensuite l'attitude du ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, Edwy Plenel a déclaré: «Je ne dis pas que monsieur Moscovici a menti, je dis qu'il a mal travaillé», évoquant «deux hypothèses: amateurisme ou légèreté, ou, seconde hypothèse, une instrumentalisation». «La question qui se pose c'est comment, sur la foi des mêmes informations, Bercy obtient une réponse négative de la Suisse, tandis que la justice obtient une réponse positive», a complété Arfi.

    Moscovici : «L'administration a été exemplaire»

    «Cette affaire illustre le mauvais fonctionnement de notre démocratie. Un pouvoir exécutif tétanisé, un pouvoir législatif coalisé, puisque dans l'ensemble des familles politiques, il y a eu des refus de voir la réalité de nos informations, enfin un pouvoir judiciaire immobile», a conclu le patron de Mediapart

    VIDEO. Cahuzac : auditions par la commission d'enquête parlementaire

    Pierre Moscovici qui doit être entendu par la commission, tout comme les ministres de l'Intérieur, Manuel Valls, et de la Justice, Christiane Taubira, ainsi que Jérôme Cahuzac, s'est défendu sur BFMTV un peu plus tôt.  «La vérité est très simple: jusqu'au jour où Jérôme Cahuzac a fait l'aveu qu'il avait menti, personne, je dis bien personne, dans le gouvernement n'était au courant de cela. L'administration avait fait tout ce qu'elle pouvait, tout ce qu'elle devait. Elle avait été exemplaire sous mon autorité.»

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