Qu'est-ce que c'est l'âme Tzigane ?

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Plusieurs mois dans l’année, ils posent leurs sacs, installent leurs caravanes et dressent la tente rouge à l’est de Paris, entre un abattoir et un cimetière. L’hiver venu, ils allument un brasier de feu et ouvrent les portes de leur chapiteau à des spectateurs toujours plus nombreux.

Eux, ce sont** Delia et Alexandre Romanes,** fondateurs du cirque du même nom, un couple que la vie a réuni par hasard, un jour dans les années 90, sur le bord d’une route, près de Nanterre, et que l’âme tzigane a soudé à jamais.

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Dans moins d’une semaine, chez eux, Porte de Champerret, les Romanes accueilleront ce qui se fait de plus pointu en guise de culture tzigane. C’est leur dernier combat. Celui pour lequel ils se battent depuis des années. Alors que chaque soir, sous le chapiteau, la représentation du spectacle « Lignes de la main jusqu’au coude » attirent grands, petits, familles, peoples, stars du cinéma et du show biz, ils courent les rendez-vous pour convaincre la France culturelle : il faut installer à Paris un Centre Artistique Tzigane !

- Du 23 au 25 mars , la préfiguration de ce centre, baptisé « Tchiriclif » , (ce qui veut dire Oiseau ), va accueillir des danseurs, des musiciens, des circassiens venus du Rajhatan, de Roumanie, de Slovéquie et ainsi de suite.

Ils sont comme ça,** Delia et Alexandre Romanes** : têtus, passionnés et portés par un même désir de défendre leurs racines et leurs traditions, cette fièvre tzigane qui ouvre à la fête. Portrait !

  • Le spectacle "Lignes de la main jusqu'au coude" est proposé jusqu'au 1er mai 2013 sous le Chapiteau du Cirque Romanès (Porte de Champerret) 42-44, boulevard de Reims - angle rue de Courselles - 75017 PARIS (tel 01 40 09 24 20)
Délia et Alexandre Romanes
Délia et Alexandre Romanes
© Radio France - Geneviève Méric
Délia et Alexandre Romanes
Délia et Alexandre Romanes
© Radio France - G. Méric
Rose-reine, la trapéziste
Rose-reine, la trapéziste
- Cirque Romanès
Le Cirque Romanès
Le Cirque Romanès
- Cirque Romanès

**m’appelle Anina, j’ai 22 ans et je suis Rom. **

**Avant d’arriver en France quand j’avais 7 ans, j’ai connu les squats, les camps où on entassait les tziganes en Roumanie ou en Italie, les chambres miteuses. Quand je suis arrivée ici, j’ai dormi dans un camion, je n’ai pas toujours mangé à ma faim. J’ai même dû faire la manche dans la rue pour survivre, et j’en ai gardé la trace d’une humiliation indélébile. **

**Mais je voudrais aussi vous raconter une autre vérité. **

Livre "Anina : Je suis Tzigane et je le reste" - Témoignage (Editions City)
Livre "Anina : Je suis Tzigane et je le reste" - Témoignage (Editions City)

J’ai appris le français, puis j’ai obtenu mon bac S avec mention. Aujourd’hui, je suis en maîtrise de droit à la Sorbonne.

Quand on a traversé ce que j’ai traversé, c’est qu’on a la rage de réussir. De prendre une revanche sur la vie… Les Roms ne sont pas seulement des personnes qui font la manche, des voleurs de poules. C’est une communauté qui a une culture, une histoire. Il ne faut pas en avoir peur, il faut juste essayer de nous comprendre et de nous donner une chance. Je n’ai pas oublié d’où je viens et à travers mon histoire, je voudrais que l’on comprenne qui nous sommes.

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