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Cahuzac : l'opposition soupçonne un financement politique

Jérôme Cahuzac, le 26 juin à l'Assemblée nationale, où il est interrogé par la commission d'enquête parlementaire dans l'affaire de fraude fiscale pour laquelle il a été mis en examen. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Des membres UMP et UDI de la commission d'enquête se demandent si l'ancien ministre n'a pas aidé à financer une campagne électorale.

Cela vire au vinaigre. Non seulement les députés de la majorité et de l'opposition n'ont pas du tout la même interprétation des auditions (une cinquantaine) effectuées par la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de l'État de l'affaire Cahuzac. Mais certains élus UMP et UDI se demandent désormais si l'ancien ministre du Budget, contraint à la démission du gouvernement le 19 mars après la découverte de son compte bancaire à l'étranger, et mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, n'a pas «aidé au financement politique à travers d'autres comptes». C'est la question que se pose Charles de Courson, le président UDI de la commission d'enquête. Mais seule la justice est en mesure d'y répondre.

«Il n'y a pas eu de dysfonctionnement de l'État», affirme le rapporteur PS Alain Claeys, qui a présenté mardi à huis clos un plan succinct du rapport. Le député de la Vienne considère que la justice «a bien fait son travail», ce que ne conteste pas l'opposition. Tous se demandent aussi pourquoi l'ancien maire RPR de Villeneuve-sur-Lot et ancien avocat, Michel Gonelle, n'a pas saisi la justice entre 2001 (date à laquelle il a fait un enregistrement de la voix de Cahuzac sur son portable) et 2012.

«La saisine des autorités suisses a été catastrophique», selon Charles de Courson

Mais l'opposition, elle, martèle que la saisine en janvier des autorités suisses, après l'ouverture d'une enquête préliminaire, sur l'existence d'un compte détenu à l'UBS par Cahuzac, a été «une faute». «Un dysfonctionnement, ce n'est pas seulement une affaire de droit. Cette saisine a été catastrophique, elle a ridiculisé les services fiscaux et elle a servi à innocenter Cahuzac car la réponse ne pouvait être que négative», insiste Charles de Courson.

Le député UDI se demande surtout pourquoi Hollande «n'a rien fait», après les révélations du 4 décembre de Mediapart, après ses échanges avec l'avocat Jean-Claude Mignard «autour du 4 décembre», après les visites du fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, qui a tenu informé l'entourage du président et du premier ministre, le 18 décembre. Et surtout après la réunion du 16 janvier à l'issue du Conseil des ministres en présence de François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Jérôme Cahuzac lui-même, à la demande de Pierre Moscovici. Réunion au cours de laquelle Hollande a donné son feu vert à une saisine des autorités suisses. «La thèse selon laquelle le président de la République ne savait rien n'est pas crédible», réaffirme Courson, qui se demande donc si Cahuzac n'a pas aidé financièrement le PS à une date quelconque. Ce à quoi ­Thomas Thevenoud (PS, Saône-et-Loire) rétorque par l'argument de la rapidité: «Il n'a fallu que 117 jours, entre le 4 décembre 2012 et le 2 avril 2013, pour que la vérité éclate sur l'affaire Cahuzac. On aimerait que dans d'autres affaires, la vérité éclate aussi vite.»

Au-delà des conclusions du rapport, qui seront nécessairement contestées à droite, Georges Fenech, député UMP du Rhône, ancien juge d'instruction, et ­Daniel Fasquelle (UMP, Pas-de-Calais) s'interrogent: «Ces sommes occultes n'ont-elles pas aussi servi à un financement politique? C'est la justice qui devra le dire. Si c'est le cas, cette affaire peut être une véritable bombe à retardement pour le gouvernement.»

Cahuzac : l'opposition soupçonne un financement politique

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137 commentaires
  • minouscoco

    le

    On nage en plein délire, cela devient de plus en plus drôle !!!!!!!!!!!!!! c'est un véritable vaudeville

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