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Les étudiants privés de bourse

AISNE. Le conseil général, confronté à l'augmentation de dépenses sociales, a décidé hier de supprimer les bourses d'enseignement supérieur.

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LE front cerné de lauriers, de nouveaux bacheliers se préparent à entrer dans l'enseignement supérieur. Leurs parents désargentés risquent de faire grise mine : le conseil général a décidé, hier, de supprimer les bourses départementales et les soutiens à un séjour d'études. Ces aides ont pourtant bénéficié cette année à plus de trois mille étudiants, avec une moyenne de 1 000 euros par dossier. La somme globale s'élève à 3,5 millions d'euros. Pour la majorité, la mesure d'économie est indispensable pour faire face à l'augmentation des dépenses sociales, notamment le RSA. Cette facture s'élève à 6,5 millions d'euros par mois, avec une augmentation du nombre de bénéficiaires, plus de 479 en janvier. Alors, il faut se serrer la ceinture. « Nous ne pouvons limiter les dépenses sociales. Elles sont imposées par l'Etat. Il est de notre devoir de les assumer pleinement », estime Georges Fourré, président du groupe socialiste, Charly-sur-Marne, partisan « du courage de supprimer des dépenses non obligatoires».

Bras de fer

Pour Hervé Muzart, Oulchy-le-Château, président du groupe UMP, et Eric Mangin, conseiller général de Condé-en-Brie, le message passe mal. Ils s'adressent avec gravité à la majorité de gauche : « Nous vous demandons de nous présenter un plan d'économies pour notre collectivité. Car nous ne pouvons pas croire que la seule suppression de la politique d'aide aux étudiants sera suffisante pour résoudre nos problèmes. » Michel Potelet, pour le PS, leur répond ainsi : « Personne ne peut proposer de suspendre ces aides complémentaires de gaieté de cœur. Ce n'est pas la meilleure solution mais je ne pense pas que cela soit la plus mauvaise. » Yves Daudigny, président du conseil général, le rejoint : « La décision est grave. Ce choix que j'assume est effectué sur une intervention qui n'est pas décisive. Elle vient en complémentarité d'autres éléments. » Lors du vote, le suspense ne règne pas vraiment : la suppression des bourses est soutenue par trente voix et combattue par huit. La mesure est adoptée.