Ils ne désarment pas. Après avoir vu la question de la procréation médicalement assistée (PMA) écartée du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, les partisans de la mesure restent accrochés à leur idée.
Depuis les journées parlementaires socialistes, qui se tiennent à Bordeaux mardi 24 septembre, plusieurs d'entre eux l'assurent : ils souhaitent déposer un amendement ouvrant la PMA aux couples de femmes dans le projet de loi famille. Parmi eux, la députée de Paris Annick Lepetit, l'élu de l'Ardèche Olivier Dussopt, ou encore Bernard Roman (Nord), militant de longue date de cette cause.
A la mi-septembre, le gouvernement a officiellement enterré la possibilité que la PMA soit incluse dans la loi famille, renvoyant, sur cette question, à l'avis du comité consultatif national d'éthique, qui ne devrait pas être rendu avant mars 2014.
"LE GOUVERNEMENT NE LES LAISSERA PAS FAIRE"
Mais les nouvelles nominations au comité et, surtout, les dernières péripéties au Sénat sur le non-cumul ont remotivé les députés pro-PMA : "Si on me demande d'être solidaire et de ne pas déposer cet amendement, je dirai que je suis tout autant solidaire que le président du groupe socialiste au Sénat", explique ironiquement l'un d'entre eux, rappelant que François Rebsamen, pourtant proche de François Hollande, a voté un amendement permettant aux sénateurs de s'exempter de la loi sur le non-cumul.
"Le gouvernement ne les laissera pas faire", veut-on croire auprès des instances dirigeantes de la majorité. Quoi qu'il en soit, il est de toute façon peu probable qu'une majorité se dégage au sein du groupe socialiste pour adopter un tel amendement, et la réouverture de ce dossier délicat risque, à nouveau, de déclencher les foudres de la droite.
"Ils vont passer deux semaines à nous dire qu'ils avaient raison, que c'était bien notre intention cachée après le mariage pour tous..." soupire un élu qui reste persuadé que le projet de loi mariage aurait été le meilleur véhicule pour porter cette mesure.
Pour le porte parole du groupe PS, Thierry Mandon (Essonne), un amendement sur ce sujet "n'est pas la bonne méthode". "Si le comité rend un avis favorable, alors François Hollande tiendra ses engagements et il y aura un texte sur ce sujet", assure-t-il.
Le texte famille, lui, n'est pas encore inscrit à l'agenda parlementaire et, au cabinet de la ministre, Dominique Bertinotti, on évoque une possible première lecture avant les municipales.
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