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Médecine : ceux qui disent non aux labos

Deux cents incorruptibles ou repentis dénoncent un système de santé infiltré par l'industrie pharmaceutique.

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Publié le 18 avril 2013 à 15h45, modifié le 19 avril 2013 à 11h29

Temps de Lecture 10 min.

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Ils sont environ 200 résistants. Deux cents médecins qui militent au grand jour contre l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur le système de santé français, parce qu'ils la trouvent aussi dangereuse que coûteuse. Leur collectif, le Formindep ("pour une formation et une information médicales indépendantes"), est méconnu du grand public. Pourtant, depuis quelques années et l'affaire du Mediator, ses combats trouvent un écho croissant dans le monde médical et commencent à porter leurs fruits, jusqu'à modifier les pratiques des plus hautes autorités sanitaires.

A l'origine de ce mouvement de fronde contre la "marchandisation de la santé", un généraliste quinquagénaire et barbu de Nevers, Philippe Foucras, qui, goguenard, accueille le visiteur d'un : "Comme les labos ne m'invitent pas, je ne connais pas beaucoup de restaurants en ville..." Cet ancien permanent d'ATD-Quart monde, passé par les bidonvilles du Guatemala puis par les quartiers déshérités du nord de la France, ouvre en 1994 son cabinet à Roubaix. Le premier jour, il reçoit un patient et quatre visiteurs médicaux, ces "représentants de commerce" des laboratoires pharmaceutiques. Suivent d'autres étonnements. Les incessantes invitations au restaurant lancées par les laboratoires. Ses confrères qui partent au ski en famille, tous frais payés par un fabricant de vaccins antigrippe. "Je sortais de six années au milieu de la misère et je découvrais cela..."

Le discours des visiteurs médicaux lui devient insupportable, bien trop en décalage avec ce qu'il lit des médicaments dans la revue médicale indépendante Prescrire. Il leur ferme sa porte. "Vous allez vous couper du milieu médical", le menacent-ils. A raison. Après avoir réclamé une séance de lecture critique de l'information médicale, le voilà exclu du club local de formation. Il se met à écrire dans Prescrire. En 2004, lorsque sont instaurés des conseils nationaux chargés d'organiser la formation médicale continue, il réclame que les responsables déclarent les liens d'intérêts qu'ils ont tissés avec l'industrie pharmaceutique. "La notion est alors assez peu connue mais utilisée, depuis les années 1990, dans la littérature anglo-saxonne, rappelle-t-il. Les influences des liens d'intérêts sur les études scientifiques et sur les prescriptions y étaient étudiées. En France, les médecins se croient à l'abri des influences, magiquement protégés par le serment d'Hippocrate..."

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