Pour protester contre les mesures d'austérité dans le secteur de l'éducation au Portugal, les enseignants observent une journée de grève, lundi 17 juin, qui risque de perturber le premier jour d'examen national de fin du secondaire que doivent passer environ 75 000 élèves.
Les professeurs protestent notamment contre la suppression d'effectifs et l'allongement du temps de travail, de trente-cinq à quarante heures hebdomadaires, prévus dans les nouvelles mesures d'austérité annoncées par le gouvernement portugais pour répondre aux exigences des créanciers internationaux du pays.
Cette journée de mobilisation intervient après une manifestation samedi à Lisbonne, qui a rassemblé quelque 50 000 enseignants, selon les syndicats, et un bras de fer qui a opposé ces derniers jours les professeurs et le ministère de l'éducation au sujet de cette grève, sans que les deux parties parviennent à un accord pour l'éviter.
Le ministre de l'éducation, Nuno Crato, qui a accusé les grévistes de "prendre les élèves en otage", a refusé de reporter l'examen national, comme le réclamaient les enseignants, faisant valoir que cela "constituerait un précédent grave".
"L'INFLEXIBILITÉ ET L'ARROGANCE" DU GOUVERNEMENT
De leur côté, les professeurs, qui ont déjà fait grève lors des évaluations la semaine dernière, ont décidé de maintenir la journée de mobilisation lundi. "Dans la mesure où il n'y a pas eu de service minimal imposé, il n'y a aucune restriction à la grève", précise la Fédération nationale des professeurs (Fenprof), qui s'attend à une forte participation.
"Nous avons un gouvernement déterminé à détruire l'école en commençant par son pilier fondamental : les professeurs", déclare Mario Nogueira, responsable de Fenprof, ajoutant que les enseignants avaient décidé de maintenir la grève face à "l'inflexibilité et à l'arrogance" du gouvernement.
Lundi matin, quelque 75 00 candidats ignoraient s'ils seraient en mesure ou pas de passer les épreuves de portugais et de latin. Le ministère de l'éducation a indiqué qu'il gérerait la situation "au fur et à mesure".
Après le rejet en avril par la Cour constitutionnelle de plusieurs mesures d'austérité, jugées discriminatoires, le Portugal a adopté un nouveau plan de rigueur pour les compenser. Ces mesures prévoient notamment une réduction des budgets de fonctionnement de tous les ministères, un allongement des horaires de travail des fonctionnaires, ainsi qu'une hausse de leurs contributions sociales. Le gouvernement entend aussi réduire de 30 000 le nombre de fonctionnaires.
Lire : "Au Portugal, la politique d'austérité invalidée" (lien abonnés)
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