Nouveau "couac" entre Ayrault et Hollande. Le président n'aurait pas du tout aimé la gestion de la publication d'un rapport polémique sur l'intégration commandé par Jean-Marc Ayrault. Une affaire qui intervient mois d'un mois après l'annonce-surprise d'une "remise à plat de la fiscalité" par le Premier ministre. Retour sur les dossiers chauds qui sèment le trouble dans le couple.
Le "rapport" aurait dû être "canalisé"
Jean-Marc Ayrault a visiblement fait une boulette. "Un rapport comme ça, ça se canalise, on le laisse pas en pâture", explique en off un conseiller du président à Europe 1. Le texte auquel il fait référence a agité la classe politique et les défenseurs de la laïcité apres la publication d'un article du Figaro jeudi soir. Ce dernier, intitulé "Intégration, un rapport choc", raconte que le rapport remis au Premier ministre préconise, entre autres, l'autorisation du voile à l'école. Les réactions scandalisées à droite et à l'extrême-droite ne se font pas attendre.
Selon Europe 1, le président n'a pas été tenu au courant de la mise en ligne sur le site de Matignon, des textes qui n'étaient que des synthèses d'étapes, souligne Le Monde. De quoi assombrir l'humeur du président, en déplacement sous le soleil de Cayenne. François Hollande a beau avoir tenté, comme son Premier ministre, de désamorcer la polémique en affirmant que ce travail ne reflétait "pas du tout la position du gouvernement", le mal était fait. Et la relation entre le chef de l'Etat et son Premier ministre n'a pas dû se réchauffer.
La "remise à plat de la fiscalité"
"Il lui a fait un bébé dans le dos", enrageait le conseiller d'un ministre, cité par Le Monde. Derrière ces termes se cachent un autre coup d'éclat de Matignon qui n'aurait pas été du goût de François Hollande. Ce dernier, raconte le quotidien [article accessible sur abonnement] reçoit en novembre, la veille de son départ à Jérusalem, un SMS l'informant de l'existence d'un entretien de Jean-Marc Ayrault à paraître trois jours plus tard dans Les Echos. Le président est prévenu que l'interview portera sur le thème de la fiscalité. Mais pas que le chef du gouvernement y annoncera une "remise à plat de la fiscalité". Cette fois encore, le président a dû déminer. Et limiter les ambitions de son Premier ministre
Mise en garde?
"Quand on est premier, il ne faut pas laisser le second le prétendre; il pourrait y croire et le devenir." Cette phrase, rapportée par Le Figaro, est de François Hollande. Lâchée ce week-end lors d'une visite au Brésil pendant un discours sur la place de l'Europe dans l'économie mondiale, elle semblait directement adressée au Premier ministre. Une sorte de recadrage public?