Jean-François Copé le 8 juillet 2013 à Paris

Jean-François Copé organise ce jeudi à l'UMP un bilan des dix années passées par la droite au pouvoir, un inventaire a minima des années Sarkozy.

afp.com/Fred Dufour

Quand une majorité de cadres UMP réclamait un inventaire des années Sarkozy, elle ne pensait certainement pas à cet après-midi concocté par Jean-François Copé: cinq heures de discussions réunies sous l'étiquette "Convention sur l'évaluation de notre action dans la majorité et sur les priorités à défendre pour l'alternance". C'est pourtant bien ainsi que, jeudi, élus et adhérents UMP sont invités à se pencher sur leur décennie au pouvoir.

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Pris entre le désir de mettre fin aux critiques de ses adversaires sur l'absence de bilan et la nécessité de montrer un soutien sans faille à Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé a dû se montrer ingénieux. Résultat : un intitulé de convention à rallonge dans lequel ne figure pas le mot tabou "d'inventaire" et un programme qui mêle passé, présent et futur. Autour de quatre tables rondes (emploi, sécurité, place de la France dans le monde et cohésion nationale), le président de l'UMP veillera à ce que le bilan de la droite au pouvoir soit toujours mis en perspective avec une sévère critique de la politique de François Hollande et le programme de son parti pour les quatre prochaines années.

Le menu n'a pas séduit les poids lourds de l'UMP. Seuls quelques anciens ministres seront présents: Luc Chatel, Michèle Alliot-Marie, Roger Karoutchi, Rachida Dati et Gérard Longuet. François Fillon et ses partisans, ex ou actuels, feront l'impasse malgré leurs souhaits répétés d'inventaire. Xavier Bertrand, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet sècheront également. Chez les copéistes, les excusés seront nombreux, tel Christian Jacob, Michèle Tabarot et Franck Riester. Tout comme, plus surprenant, chez les sarkozystes (Christian Estrosi, Nadine Morano). Jean-Pierre Raffarin et Brice Hortefeux participeront, eux, à distance par un message vidéo.

A voir la liste des absents s'allonger, Jean-François Copé n'aurait en tout cas pas été surpris, affirme un de ses proches: ce scénario, il l'avait prévu dès le 15 août, jour de la parution d'un entretien accordé à Corse Matin et dans lequel il annonçait la tenue d'un débat "sérieux et objectif" sur le quinquennat Sarkozy. En s'exprimant avant les rentrées politiques de chacun, Copé souhaitait prendre tout le monde de court, éteindre les appels à l'inventaire et compliquer la tâche des adversaires de Sarkozy en imposant un cadre aussi contraignant.

"Si quelqu'un veut venir critiquer Nicolas Sarkozy qu'il vienne", claironne-t-on aujourd'hui à l'UMP. Sûr que les adhérents UMP sauront bien l'accueillir.

Si les cinq heures de discussions ce jeudi après-midi feront peu avancer la réflexion dans le premier parti d'opposition, au moins auront-elles le mérite de réduire les esprits critiques au silence, veut croire l'entourage de Jean-François Copé. Car dès jeudi soir, le président de l'UMP sera prêt à répondre à ses détracteurs: "L'inventaire, vous l'avez voulu, vous l'avez eu."


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