Retraites : l'UMP Luc Chatel veut «aligner public et privé»

Retraites : l'UMP Luc Chatel veut «aligner public et privé»

    Le rapport Moreau sur une nouvelle réforme des retraites présenté vendredi prochain au Premier ministre s'annonce explosif. Invité ce dimanche du Grand rendez-vous Europe 1 - I>Télé - «le Parisien» - «Aujourd'hui en France», le vice-président délégué de l'UMP, Luc Chatel,  s'est prononcé pour «aligner public et privé». La politique familiale, le mariage gay, les guerres intestines au sein de parti... Revue de détail des déclarations de l'ancien ministre de l'Education de Nicoals Sarkozy.

    Pour les retraites, «il faut aligner public et privé». «Il faut relever le nombre d'années nécessaires pour prendre sa retraite et donc revoir l'organisation de notre système de retraite et aller vers une convergence des différents régimes. Il faudra évidemment aligner le public et le privé», affirme Luc Chatel avant de nuancer : «Ca ne se fera pas du jour au lendemain.»  Le rapport Moreau commandé par gouvernement préconise de changer les règles de calcul des retraites des fonctionnaires, qui ne seront plus basées sur les 6 derniers mois mais sur les 10 meilleures années. Alors que l'UMP a elle-même opéré une première réforme des retraites sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Chatel souligne : «On ne peut pas réformer en une fois et pour toujours le système des retraites. Par contre, on peut, par petites touches successives, à condition d'être d'accord sur les enjeux. On a gagné quinze ans d'espérance de vie en quarante ans. Il n'y a pas de secret, pour financer ces quinze années de vie en plus, il faut du travail en plus. Il faut donc assumer le fait qu'il faut allonger la durée du travail.» Marisol Touraine, ministre de la Santé, a déclaré ce dimanche dans les colonnes du «Parisien» - «Aujourd'hui en France» que «tout le monde devra participer» à l'effort. Elle défend également un allongement de la durée de cotisation : «Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps.» Le.

    Quotient familial : une «triple faute». Luc Chatel estime que la baisse du plafond du quotient familial décidée lundi par le gouvernement était une «triple faute». Cette diminution du plafond du quotient familial, qui revient à augmenter les impôts de 12% des ménages avec enfants, devrait permettre d'économiser un milliard d'euros dès 2014, selon les prévisions gouvernementales. Pour le député de Haute-Marne, «d'abord, c'est une faute démographique, parce que la natalité est une force de notre pays». «Ensuite, c'est une faute de raisonnement économique. Parce que les prestations familiales, c'est pas une solidarité verticale des plus riches vers les plus pauvre, c'est une solidarité horizontale : en gros, ce sont les familles sans enfants qui financent les familles d'un même niveau de vie avec enfants», poursuit-il. Enfin «la troisième faute est politique, a estimé Luc Chatel. François Hollande avait dit le 16 mai dernier qu'il veillerait à ne pas augmenter les impôts des ménages en 2014. Il a tenu 18 jours». Cofondateur avec Jean-Pierre Raffarin et Jean Leonetti de France moderne et humaniste (FMH), l'un des courants de l'UMP (18% au congrès de novembre 2012), Luc Chatel propose de fiscaliser les allocations familiales, ce qui serait un «moyen de faire des économies tout en maintenant leur universalité».

    L'UMP n'est pas «habituée au débat». Luc Chatel s'est par ailleurs exprimé sur le rapport de l'UMP au débat démocratique après les primaires organisées à Paris. «Il faut cesser de voir la compétition entre les idées et les hommes comme une guerre systématique. Nous vivons une mutation importante pour notre parti. Nous ne sommes pas habitués au débat ; nous sommes héritiers d'un parti qui avait un peu la culture du chef. Il faut qu'on s'habitue à voter. il faut banaliser les choix. C'est ça la vie politique. Il faut assumer une phase collective dans les deux prochaines années. Cela doit permettre d'élaborer un projet, de redevenir crédible, et ensuite il faudra assumer une phase de sélection naturelle de notre candidat (NDLR : à la présidentielle).»

    «Je marierai des personnes de même sexe». La politique du président de la République, François Hollande, «fracture la société française», estime Luc Chatel. Et de prendre l'exemple du mariage pour tous. «Une voie aurait pu rassembler les Français : proposer une union civile, une alliance civile. Hollande a choisi la voie de l'affrontement (...) Je suis républicain, la loi est votée, elle a été promulguée, elle devient la loi de la République. Moi-même je marierai à Chaumont des personnes du même sexe. Il faut faire respecter la loi. Quand on est maire, on est officier d'état civil, et à ce titre, on a le devoir de marier. Ensuite, le maire peut déléguer, s'il ne souhaite pas marier à titre personnel.»