"Je veux être le ministre des économies, pas le ministre des impôts." Le ras-le-bol fiscal semble peser sur Bernard Cazeneuve. Invité sur Europe 1 jeudi 5 septembre, le ministre délégué au budget a annoncé que le projet de budget 2014 comprendrait "beaucoup moins" que les 6 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires, issus d'impôts nouveaux, prévus à l'origine.
Sans préciser le nouveau chiffre, il a néanmoins confirmé que l'effort en 2014 pour réduire le déficit public prévoyait bien 14 milliards d'euros d'économies sur les dépenses. "Chaque économie supplémentaire, ce sont des impôts en moins pour les Français", a précisé M. Cazeneuve, qui présentera son projet de loi de finances pour 2014 le 25 septembre en conseil des ministres.
L'objectif ? "Aller vers la stabilisation de la pression fiscale avec un an d'avance", a-t-il ajouté en faisant référence à la "pause fiscale" annoncée par François Hollande.
"PAUSE FISCALE"
Le gouvernement avait annoncé dans le programme de stabilité présenté au printemps à Bruxelles qu'il comptait faire un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire le déficit public. Ces 20 milliards se décomposaient en 14 milliards d'économies et 6 milliards de prélèvements supplémentaires.
Le 30 août néanmoins, le président Hollande a annoncé dans un entretien au Monde une "pause fiscale" en 2014, alors qu'il était appelé – y compris dans son propre camp – à ne plus augmenter les impôts, qui s'établissent déjà à un niveau record.
Tout laisse à penser donc que le gouvernement va réduire à moins de 20 milliards l'effort consenti en 2014 pour réduire le déficit. Selon les économistes, 16 milliards d'effort serait de fait suffisants pour se conformer aux engagements pris par la France auprès de Bruxelles.
NICHES FISCALES
Le ministre a également refusé de commenter, toujours sur Europe 1, une information des Echos sur le projet de suppression des niches fiscales pour les familles ayant des enfants scolarisés.
Il a réitéré la volonté du gouvernement de s'attaquer aux niches fiscales plutôt que d'augmenter les impôts tout en affirmant que "le gouvernement prendra des moyens pour accompagner de façon significative les étudiants les plus défavorisés", annonçant par là même de nouvelles mesures pour aider "les parents qui n'ont pas les moyens d'accompagner leurs enfants dans leurs études".
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