Alix d'Unienville, la première femme Prix Albert Londres, est décédée

Ancienne résistante devenue une des premières hôtesses de l'air d'Air France, Alix d'Unienville avait été primée en 1950 pour le récit de ses voyages.

Source AFP

Temps de lecture : 2 min

Alix d'Unienville, infatigable résistante et première femme lauréate du prix Albert Londres en 1950, est décédée le 10 novembre à l'âge de 97 ans, a-t-on appris vendredi auprès de sa famille. Après la Seconde Guerre mondiale, elle est devenue une des premières hôtesses de l'air d'Air France. Le récit de ses voyages, intitulé « En vol. Journal d'une hôtesse de l'air », lui a valu le prestigieux prix de reportage. Sa famille, issue de la noblesse et installée à l'île Maurice depuis le XVIIIe siècle, revient en France en 1926 avant de gagner Londres en 1940, alors qu'elle est âgée de 22 ans. Elle se fait engager comme secrétaire au quartier général du général de Gaulle, où elle rédige des tracts de propagande qui sont ensuite lâchés au-dessus de la France occupée.

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« Mais elle s'ennuyait un peu derrière son bureau », raconte son neveu Dominique de la Taille. Cette femme « discrète mais déterminée » propose alors ses services au Special Operations Executive, un service secret britannique pour lequel elle opérera sous les noms de code « Myrtil » et « Marie-France » et l'alias Aline Bavelan. Elle est notamment parachutée en France fin mars 1944 pour amener de l'argent et des documents à des réseaux de Résistance. Elle organisera ensuite la transmission de renseignements entre des agents d'Ile-de-France et Londres.

Arrêtée par les Allemands le jour du débarquement

Le 6 juin, jour du débarquement de Normandie, elle est arrêtée avec plusieurs autres résistants, dont le futur ministre Pierre-Henri Teitgen, et emprisonnée. Embarquée dans un train à destination des camps de Buchenwald et Ravensbrück le 15 août 1944, elle parvient à s'échapper à la faveur d'un arrêt imprévu dans la campagne de Seine-et-Marne. Un pont ayant été coupé, le train doit s'arrêter et les prisonniers franchissent à pied une passerelle sur la Marne. Pendant la traversée du village de Méry-sur-Marne, elle se glisse dans une maison dont la porte était ouverte. Une famille la recueille et la cache.

Après la Libération, cette infatigable aventurière devient correspondante de guerre pour les forces américaines en Extrême-Orient, puis hôtesse de l'air chez Air France durant quelques années. Elle se consacre ensuite à l'écriture, collaborant ponctuellement à des journaux français et étrangers et rédigeant six livres entre 1949 et 1976. Alix d'Unienville avait été décorée de la Croix de guerre 1939-1945, et faite chevalier de la Légion d'honneur et membre de l'Ordre de l'Empire britannique.

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Commentaires (2)

  • logiquedebase

    Indigne de la part de Chirac en particulier qui aurait dû la promouvoir commandeur il y a 30 ans...

  • legrandbleu

    Quand on voit que certaines personnes qui ne lui arrivent pas à la cheville sont commandeur, grand officier et même grand croix, comme par exemple Michel Rocard il y a de quoi être indigné.