Pour que les start-up belges existent aux yeux du monde

Startup Manifesto

Temps de lecture: 3 min

Moins connu de ce côté-ci de la frontière linguistique, le Malinois d’origine marocaine Omar Mohout est une personnalité de l’entrepreneuriat technologique en Flandre. Il est pratiquement de toutes les organisations stimulant l’innovation. Après avoir réalisé une belle opération en Allemagne en revendant en 2010 son entreprise de logiciels Alex & Gross Systems, cet entrepreneur en série s’est offert un congé sabbatique de deux ans, avant de retourner vers sa passion pour l’entrepreneuriat, mais de l’autre côté de la barrière, comme consultant. En tant que « growth engineer » chez Sirris, le centre de recherche des industries technologies, il aide désormais les jeunes entreprises prometteuses à poser les jalons d’une croissance exponentielle.

Soigner l’écosystème local des start-up

Il y a quelques jours, Omar Mohout apportait son soutien au « Startup Manifesto », une initiative lancée sur les réseaux sociaux notamment par Karen Boers (Startups.be), Xavier Damman (Storify) et Ramon Suarez (BetaCowork). Ce manifeste en cours de rédaction (chacun peut participer jusqu’au 28 février1) vise à relayer auprès de nos gouvernants une série de propositions pour rendre l’écosystème belge de start-up plus visible et performant aux yeux du monde. Ces derniers mois, Omar Mohout a été l’un des principaux promoteurs de #BeTech sur Twitter, nouveau signe de ralliement de la communauté « tech » en Belgique, avec quelque 400 (re)tweets par jour. On lui doit aussi le lancement en novembre 2013 de la communauté Growth Hacking Belgium, qui réunit plus de 1.500 entrepreneurs.

« Il n’y a jamais eu autant de start-up en Belgique, plus de 800. Mais cette bonne nouvelle ne constitue pas en soi un moteur économique créateur d’emplois », explique-t-il. La première condition pour convertir l’essai, selon lui, est de consolider notre écosystème au niveau national : « Aucune ville belge ne peut espérer rivaliser avec des villes de 2e division comme Copenhague, Stockholm, Dublin, Barcelone ou Amsterdam. Mais si nous parvenions à fédérer l’ensemble des start-up du pays, nous pourrions jouer avec Londres, Paris et Berlin en 1re division. Notre pays a l’avantage d’être très dense, les distances sont plus ou moins les mêmes que dans la Silicon Valley. Et nous comptons beaucoup de très bons ingénieurs. »

La deuxième condition est de rendre le cadre (fiscal) beaucoup plus attractif pour de jeunes sociétés innovantes. « En quelques années, le Chili a rejoint le top 10 des écosystèmes mondiaux pour les start-up, grâce à une politique volontariste qui accorde facilement des permis de travail autant que des incitants financiers. Nous pourrions nous inspirer de StartupChile.org », clame Omar Mohout, qui plaide en outre pour des mesures d’incitation à l’investissement à risque, « qui au final ne coûtent rien à l’état car elles créent de l’activité ». Comme les mesures fiscales Cooreman - De Clercq dans les années 80.

Enfin, le troisième défi est de créer un effet d’entraînement entre nos start-up et nos PME. « Les start-up seules ne suffiront pas à créer des milliers d’emplois. Elles doivent entraîner dans leur sillage nos PME, pour la plupart totalement dépourvues face au futur numérique qui se dessine. »

(1) via Twitter #BEStartupManifesto

 

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