Emploi : la charge de la CGT contre la politique de Hollande

Emploi : la charge de la CGT contre la politique de Hollande

    Il est loin le temps où Bernard Thibault appelait à voter pour le candidat socialiste à la présidentielle face à Nicolas Sarkozy. Thierry Lepaon, son successeur à la tête de la CGT, accuse François Hollande de faire la politique du Medef. Et appelle les salariés à une journée d'action et de manifestations le 6 février, pour «exprimer leurs revendications».

    Hollande accusé «de trancher en faveur du capital contre l'emploi»

    Le président «dans ses voeux aux Français, répond point par point au programme revendicatif du Medef», a dénoncé ce mercredi le numéro un de la CGT, lors de sa conférence de presse pour la nouvelle année. «Le choix est clairement assumé de favoriser les cadeaux aux actionnaires», accuse-t-il, ajoutant : «Certains pensaient que François Hollande ne savait pas trancher, ils se trompent !» Selon lui, «après le refus du gouvernement de donner un coup de pouce au Smic, il vient de façon très claire de trancher en faveur du capital contre l'emploi, le développement social et les salariés».

    En cause : le «pacte de responsabilité» proposé par le chef de l'Etat aux entreprises pour «gagner la bataille de l'emploi», soit une baisse des charges en échange de créations d'emplois. Thierry Lepaon y voit «un tournant dans la politique». Ce pacte, qui «arrive comme un cheveu sur la soupe», est en «contradiction avec ce que fait le Premier ministre» Jean-Marc Ayrault qui n'en «avait pas fait état» en lançant une concertation sur une réforme fiscale, estime le responsable syndical. La CGT attend de «connaître le contenu» du projet pour «apporter sa contribution si le débat s'ouvre». Elle «essaiera de travailler avec d'autres organisations syndicales» pour «trouver des moyens en vue de faire pression», promet Lepaon.

    La promesse «pathétique» du président

    Et c'est un bilan «extrêmement sévère» de la politique du gouvernement en 2013 que le patron de la CGT dresse, déplorant «une année noire» en matière de chômage et de salaires. Au passage, il qualifie de «pathétique» la promesse de François Hollande d'une inversion de la courbe du chômage fin 2013. «Le plan com. de Michel Sapin», le ministre du Travail, «ne suffira pas à masquer la réalité du chômage qui continuera d'augmenter», lance-t-il.

    Le soutien aux salariés de Goodyear

    Autre signe que les temps changent, Thierry Lepaon a apporté son soutien aux salariés de Goodyear qui ont séquestré trente heures deux cadres de la direction du site d'Amiens. «Mon premier mot, c'est un mot de solidarité, je sais ce que c'est que d'être licencié», indique-t-il, évoquant «des actes de désespoir, des recours ultimes». Si ce type d'action n'est pas dans «les habitudes» de la CGT, «cela peut arriver».