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La mobilisation contre la «familiphobie» ne faiblit pas

Manif pour tous : défilés en masse à Paris et à Lyon

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EN IMAGES - Une grande détermination a marqué dimanche les défilés de Paris et Lyon. La majorité des participants à la Manif pour tous a dénoncé la diffusion de la théorie du genre à l'école.

Pari gagné pour cette première Manif pour tous de la «saison II». «Nous étions plus d'un demi-million à Paris!», s'est félicité dimanche soir le collectif, évoquant une «vague rose et bleue». La Préfecture de police, elle, a noté «beaucoup d'espaces entre les manifestants» et compté seulement 80.000 personnes. Un chiffre cependant plus élevé que ses prévisions en fin de semaine.

● Le «genre», principale préoccupation des parents

«Ce qui se passe à l'école nous échappe totalement, s'inquiète Marie, mère de quatre enfants. Récemment, ma fille de 8 ans m'a raconté avoir vu une pièce de théâtre où un homme tombait amoureux de son oncle! Pas moyen d'avoir des explications de la maîtresse… C'est déroutant!» Arrivée sur une place Denfert-Rochereau noire de monde, Agnès, une grand-mère de 17 petits-enfants venue de l'Indre, déploie sa banderole. Sur un vieux drap, elle a dessiné deux sirènes, flanquées des visages de François Hollande et Vincent Peillon, sous le slogan «Nos enfants nous appartiennent». «Le gouvernement n'est pas capable de faire quoi que ce soit pour l'économie, explique-t-elle. En revanche, il fait des lois pour mieux manipuler la société. Les sirènes sont des êtres qui vous embobinent et qui vous font couler…»

● Moins de figures politiques

Peu de têtes d'affiche de l'opposition derrière les banderoles parisiennes. Le député des Yvelines, Henri Guaino, qui hésitait, s'est finalement décidé à rejoindre le cortège. «Le gouvernement fait de la provocation permanente, indique-t-il. Il cherche à attiser toutes les divisions, à réveiller les plus vieilles fractures de la société française. Il s'est engagé dans un processus pour faire émerger un Tea Party à la française.» Apercevant le député interviewé sur le trottoir, des manifestants s'approchent en criant «Hollande, démission!».

Des membres du syndicat étudiant de droite UNI, le blouson recouvert d'autocollants «Hollande l'ennemi de la famille», tentent de distribuer leurs tracts. «Pas ici!, leur répondent fermement des jeunes de la sécurité en tee-shirts rouges. Nous sommes un mouvement apolitique.» De son côté, Arnaud Bouthéon, cofondateur de «Sens commun», un mouvement de jeunes qui se veut un trait d'union entre la Manif pour tous et l'UMP, constate: «Réveillés par ce combat, de nombreux jeunes, hypertalentueux, s'engagent en politique.»

● Exaspération contre les accusations de Manuel Valls

«On en a marre d'être traités d'intégristes ou de fascistes !, s'irrite Pascal, un père de famille en bonnet rose. Puisque le gouvernement prétend lutter contre les stéréotypes, il pourrait commencer par lutter contre ceux qui assimilent les défenseurs de la famille à de dangereux extrémistes.» Jean-Louis, un sexagénaire qui travaille dans une fac, tient à la main le Guide du manifestant arrêté, édité par le Syndicat de la magistrature. «On se souvient des arrestations arbitraires de l'an dernier, lance-t-il, mi-figue, mi-raisin. On est en dictature, surveillés par la police politique. Il n'y a pas que la PMA et la GPA qui nous font descendre dans la rue. Mais aussi toute cette ambiance délétère qui fait que nos jeunes ont envie de quitter la France!»

● Un public semblable à celui du printemps 2013

Toujours autant de poussettes, grands-parents entourés de leur progéniture et même ambiance bon enfant pour ce défilé sous le soleil qui, en fin de journée, s'était dispersé sans incidents. Odile, une Bordelaise de 75 ans, doudoune beige et grosses chaussures de marche, s'est levée à 3 heures du matin pour prendre son train avec un groupe de retraités: «Ça vaut la peine!, clame-t-elle. La famille est en danger: on apprend n'importe quoi à l'école, l‘avortement, ça doit rester exceptionnel et l'euthanasie, on n'en veut pas. Quant aux homosexuels, on doit respecter leurs différences, mais pas leur permettre d'avoir des enfants.»

Particulièrement choqués par «l'enseignement du genre à l'école», un groupe de musulmans a pris la tête du cortège, portant une banderole en français et en arabe: «Les Français musulmans disent non au mariage homo». «Ce qui se passe en France aujourd'hui est très grave: la société est en train de partir en fumée!, assène Najib, venu de Rennes. Il n'y a pas que des catholiques ici! En fait de très nombreux musulmans soutiennent le mouvement.»

En tête du cortège également, aux côtés des porte-parole, deux représentants de la Manif pour tous Italie. «Ce n'est pas qu'un problème franco-français, affirme Jacopo Cogue, président du mouvement italien. Chez nous se prépare aussi une loi sur le mariage homosexuel.» Plusieurs capitales européennes, dont Madrid, Bruxelles, Luxembourg, Bucarest ou encore Varsovie, avaient appelé à manifester ce dimanche, «en partenariat» avec la Manif pour tous.

● 20.000 à 40.000 personnes à Lyon

De 20.000 personnes, selon la police, à 40.000, selon les organisateurs, ont défilé à Lyon. Venus en famille de tout le quart sud-est de la France et de Toulouse, les manifestants de tous âges ont manifesté dans une ambiance détendue dans le centre-ville. L'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, a défilé aux côtés du recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. Le député UMP Hervé Mariton est reparti «requinqué» : «Le message que j'ai entendu, c'est que les Français veulent du courage de la part de leurs dirigeants politiques, indique-t-il. L'opposition ferait bien de les écouter.»

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