Publicité

Numericable prépare son introduction en Bourse

Éric Denoyer, PDG de Numericable. François BOUCHON/Le Figaro

Les fonds actionnaires espèrent tirer parti de l'appétit des investisseurs pour des actifs liés au câble en Europe.

Faute d'avoir réussi à convaincre Vivendi de le laisser fusionner avec SFR, Numericable réfléchirait à une introduction en Bourse. Selon Reuters, les propriétaires de Numericable ont mandaté Rothschild en tant que conseiller pour mener à bien l'introduction qu'ils entendent réaliser cette année. Ils espèrent lever jusqu'à 5 milliards d'euros.

Les fonds qui détiennent Numericable, Cinven (37,5%), Carlyle (37,5%) et Altice (24,1%), doivent encore désigner des chefs de file et trois banques devraient être engagées à cette fin dans les semaines à venir. Numericable, comme ses actionnaires, s'est refusé à tout commentaire. Mais la cotation de Numericable n'est pas une surprise. Les fonds de private equity n'ont généralement pas vocation à «porter» un actif industriel plus de cinq à sept ans. «Une fois la restructuration de l'actif effectuée, il est normal qu'ils cherchent à céder ou alléger progressivement leur participation», indiquent les analystes de Natixis. De plus, le secteur du câble en Europe est particulièrement dynamique en Bourse. «Depuis, janvier 2012, la capitalisation boursière des principaux câblo-opérateurs a progressé de 37% à 150%, quand celle de l'indice télécoms baissait de 5%», observe Natixis.

Trois répercussions sur le secteur

Enfin, la spéculation envers les opérateurs du câble redouble depuis quelques mois en Europe avec notamment l'offre de rachat de Virgin Media par Liberty Global et les rumeurs récentes d'un intérêt de Liberty pour Kabel Deutschland. «Le momentum pour une introduction est donc favorable», conclut Natixis. Natixis voit trois répercussions sur le secteur télécoms en cas d'introduction en Bourse de Numericable. Primo, le câblo-opérateur pourrait être tenté de baisser les prix sur le très haut débit pour engranger davantage d'abonnés, et ainsi contraindre ses concurrents à suivre ce mouvement de promotions.

Secundo, Natixis estime qu'une fois coté en Bourse, Numericable deviendra «une alternative crédible aux investisseurs actions, avec de surcroît un attrait spéculatif. Des investisseurs qui voudraient conserver leur exposition télécoms domestique constante seraient tentés d'arbitrer au profit de Numericable. Dans un tel schéma, Iliad, exposé à 100% au marché domestique, serait le plus pénalisé».

Enfin, à long terme, «18 à 24 mois après la cotation, disposant d'une structure financière allégée par l'introduction en Bourse et d'une monnaie papier (les titres Numericable), les actionnaires pourraient réaliser des acquisitions ou des fusions. Le câblo-opérateur n'a jamais caché son intérêt pour SFR, une mise en Bourse réussie pourrait rendre Vivendi moins hermétique à un tel scénario». En 2012, Numericable a réalisé un chiffre d'affaires de 875 millions d'euros pour un excédent brut d'exploitation de 433 millions d'euros.

Numericable prépare son introduction en Bourse

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
Aucun commentaire

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

À lire aussi