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Furosémide : dix cas suspects, zéro confirmé

Une boîte de Furosémide de Teva. Certaines ont contenu du zoplicone, un somnifère. LIONEL BONAVENTURE/AFP

À ce jour, aucune des décompensations cardiaques recensées, qui ont fait sept décès, n'a pu être imputée à l'affaire Teva.

Malgré la panique liée à l'affaire du Furosémide, aucun décès suspect n'a pu être à ce jour imputé à ce diurétique, ou plutôt à une erreur de conditionnement des comprimés, selon l'Agence du médicament (ANSM). Une certaine cacophonie règne autour de décès potentiellement liés au traitement par le Furosémide fabriqué par les laboratoires Teva.

S'il est vrai que, dès le lancement de l'alerte le samedi 9 juin, plusieurs patients ou leur proche ont attribué des défaillances cardiaques ou des décès au traitement par le Furosémide, rien à ce jour n'a pu être prouvé. D'ailleurs, une certaine psychose touche désormais les personnes traitées par ce diurétique, quelle que soit la firme pharmaceutique responsable de sa production, même s'il ne s'agit pas de Teva. Dans tous les cas, les victimes sont des personnes âgées, voire très âgées, souffrant le plus souvent d'insuffisance cardiaque.

Récapitulatif. Le 9 juin, à Marseille, un homme de 91 ans traité par l'un des lots de Furosémide Teva, initialement incriminés, succombait d'un œdème pulmonaire. Une complication qui peut précisément être causée par un défaut de traitement. Toutefois, une décompensation cardiaque peut aussi survenir avec un traitement bien conduit. Dans ce cas, aucun lien avec le Furosémide de Teva n'a pour l'instant été démontré.

Le silence de l'agence du médicament

Le 10 juin, deux autres cas suspects, un décès et un cas grave étaient à nouveau signalés à l'Agence du médicament. D'où la décision de procéder aussitôt au retrait de tous les lots de Furosémide Teva 40 mg, au-delà des deux lots initialement suspects. Le même jour, on apprenait que le parquet de Privas (Ardèche) avait ouvert une enquête après le décès survenu le 4 juin dernier d'un octogénaire qui, selon ses proches, prenait lui aussi le diurétique de Teva. Là encore, impossible d'obtenir des informations du côté de l'ANSM. Pas plus d'ailleurs pour le cinquième cas, recueilli par l'Agence régionale de santé au CHU de Tours, concernant une femme de 73 ans hospitalisée en réanimation. À ce jour, aucune confirmation d'un échange du furosémide par le zopiclone (somnifère), à l'origine de l'affaire, n'a été apportée.

Mardi 11 juin, un sixième cas était signalé par l'Agence régionale de santé de Bourgogne. Un homme de 75 ans, traité par Furosémide, avait été admis la veille aux urgences de l'hôpital de Joigny (Yonne). Il présentait un état de somnolence, compatible avec une inversion avec un somnifère de son traitement par Furosémide Teva appartenant aux lots incriminés au départ.

Ce même jour, une enquête préliminaire était aussi ouverte à Toulon suite au décès, par œdème aigu du poumon, d'un homme de 78 ans qui avait justement rapporté des échantillons de Furosémide Teva à son pharmacien. Des analyses toxicologiques à la recherche des traces éventuelles de somnifères sont en cours.

Jeudi 13 juin, c'est le parquet de Toulouse qui ordonnait à son tour des analyses toxicologiques après le décès, à son domicile, d'un homme traité par le médicament suspect, dont l'âge n'a pas été précisé. Deux jours plus tard, on apprenait qu'une femme de 83 ans était décédée le 8 juin à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) après avoir pris le médicament de Teva. Samedi encore, une plainte était déposée à la gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Selon le fils du défunt, qui a porté plainte, son père, mort le 4 juin à l'hôpital de Lourdes, avait chez lui une ordonnance de Furosémide et des boîtes de ce médicament.

Dix cas suspects, sept décès, aucune confirmation. Des analyses toxicologiques sont en cours à la recherche de somnifère dans le sang des victimes.

Si l'on ignore encore ce qui s'est vraiment passé, le fait qu'il s'agisse d'un générique ne semble en tout cas n'avoir aucun lien avec cette affaire.

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3 commentaires
  • poinsarx

    le

    Bizarre cette dernière phrase qui vient comme un cheveu sur la soupe. L'article passe son temps à montrer qu'on n'explique pas les décès. Comment peut-on alors déclarer que cela n'a rien à voir avec le fait que le médicament soit un générique (fabriqué à l'étranger) ?

  • Valette Laurent

    le

    Quand tous les médicaments sont faits en Chine ou en Inde...
    Nous n'avons aucun contrôle sur les quantités énormes.
    La molécule ok, mais l'excipient ?
    De plus il n'y a plus que des génériques partout.
    ça a tué nos emplois mais de ça personne ne parle...

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