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Wauquiez : «Il est temps que la droite se réveille»

«En ce qui concerne 2017, ­Nicolas Sarkozy reste évidemment une référence pour la droite et pour le centre, mais la question de son retour se posera en son temps», déclare Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP. Sébastien SORIANO/Le Figaro

INTERVIEW - Le vice-président de l'UMP salue « la volonté actuelle d'apaisement » de Jean-François Copé et François Fillon. L'UMP tient ce jeudi une convention sur les municipales.

OPPOSITION L'UMP tient ce jeudi une convention sur les municipales.

LE FIGARO. - Croyez-vous, comme Bernadette Chirac, que Nicolas Sarkozy a l'intention de se représenter en 2017?

Laurent WAUQUIEZ. - J'adore l'humour de Bernadette et sa capacité inébranlable à mettre les pieds dans le plat sans en avoir l'air! En ce qui concerne 2017, ­Nicolas Sarkozy reste évidemment une référence pour la droite et pour le centre, mais la question de son retour se posera en son temps.

Si l'ex-président revient, doit-il se soumettre au processus des primaires de l'UMP?

Les primaires sont un système moderne, bien préférable aux combines d'arrière-cours. Pour autant, je ne suis pas naïf: je refuse que certains prennent en otage le principe des primaires pour faire barrage à Nicolas Sarkozy. Les primaires ont un seul but: construire une nouvelle offre politique et associer notre électorat à la désignation du candidat.

Croyez-vous François Hollande quand il promet de baisser les charges et les impôts?

Ne nous opposons pas par principe au pacte de responsabilité. Ce qui compte, c'est l'intérêt général du pays. Les attitudes politiciennes sont de la vieille politique dont les Français ne veulent plus. Ceux qui s'y adonnent seront balayés. Mais je suis comme saint Thomas: je jugerai aux actes. Jusqu'à présent, Hollande n'a fait qu'augmenter les charges et les impôts.

Pourquoi la charte des bonnes pratiques municipales publiée jeudi par l'UMP se contente-t-elle de fixer comme objectif la non-augmentationdes impôts locaux?

La Droite sociale a proposé cet été cette idée d'une charte d'engagements pour que l'UMP montre qu'elle est capable d'appliquer nos idées sur le terrain. Quand j'ai été élu au Puy-en-Velay il y a six ans, les finances étaient dans un état lamentable. Je les ai redressées, notamment en supprimant les doublons, et j'ai pu baisser cette année la taxe d'habitation. En bon Auvergnat, je veux continuer à baisser les impôts, mais je me ­méfie des promesses non tenues qui décrédibilisent la politique. Je préfère en dire moins et tenir plus!

Croyez-vous à une «vague bleue» aux municipales?

Le but n'est pas juste de gagner des villes comme on gagne un match de foot. Il faut montrer aux Français qui doutent de la capacité de l'opposition à faire ce qu'elle dit que nous sommes déterminés à assumer nos

Méfions-nous de la tentation de recycler de vieilles idées que nous n'avons pas eu le courage de mettre en œuvre quand nous étions au pouvoir

convictions. Et cela commence par la gestion des villes. D'où l'importance d'une charte sur la stabilité fiscale, la lutte contre l'assistanat, le refus de toute forme de communautarisme et la tolérance zéro contre les petites incivilités. Je souhaite que tous les candidats investis par l'UMP s'engagent sur cette base

Le «cas Bayrou» a-t-il été bien géré à Pau?

Cette histoire me gêne. Pas parce que je suis animé par un désir de vendetta contre son choix en 2012, mais parce que je ne suis pas capable de dire aujourd'hui ce que sont les valeurs de François Bayrou, ni a fortiori si elles sont compatibles avec les miennes. Une clarification est urgente. Gagner des villes, c'est bien, mais pas à n'importe quel prix.

Vous reprochez à l'UMP de ne pas travailler sur les idées, mais vous avez critiqué le séminaire sur les mesures pour redresser la France. N'est-ce pas contradictoire?

Je ne reproche rien parce que j'en ai assez des divisions. J'ai juste demandé que l'on se concentre sur des mesures de redressement immédiat, et non sur un horizon théorique de 2017. Après s'être contentée du jeu du «oui-non» avec la majorité, l'opposition s'est remise au travail. C'est un début. Méfions-nous cependant de la tentation de recycler de vieilles idées que nous n'avons pas eu le courage de mettre en œuvre quand nous étions au pouvoir.

Lors du débat sur l'IVG, mardi, l'UMP n'a pas donné l'impression d'avoir beaucoup réfléchi sur les questions de société. Peut-elle se contenter de parler d'économie et de social?

Non! J'ai détesté à la fois la façon dont ce débat a été lancé par le gouvernement et l'angle d'attaque choisi par une partie de l'opposition. Certains élus ont donné le sentiment de profiter de l'occasion pour remettre en cause la légalisation de l'avortement. La gauche a voulu créer des divisions artificielles, nous ne sommes pas obligés de tomber dans le piège. Soyons fiers de la loi Veil, qui fait partie de notre héritage.

Le compromis entre Jean-François Copé et François Fillon sur l'UMP empêche-t-il le parti d'avancer?

Ceux qui continuent à jouer la division et qui s'enferment dans des querelles de clans seront disqualifiés. Je suis reconnaissant à François Fillon et Jean-François Copé de leur volonté actuelle d'apaisement. À notre génération aussi, celle des Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, de montrer sa capacité à travailler ensemble sans tomber dans les anciennes querelles d'ego. Avec la menace de déclin de la France, il est temps que l'opposition se réveille. Face aux erreurs accumulées par Hollande, nous devons incarner un nouvel espoir. Arrêtons d'être la droite la plus bête du monde: pas de divisions, davantage de propositions, une nouvelle offre politique!

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