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Le Sénat pourrait rejeter le budget

François Rebsamen, le sénateur maire socialiste de Dijon . JACQUES DEMARTHON/AFP

François Rebsamen, le président du groupe socialiste au Sénat, a reconnu mercredi soir que la Haute Assemblée pourrait refuser le projet de loi de finances 2014.

A l'occasion d'une remise de décoration, mercredi soir, François Rebsamen, le sénateur maire socialiste de Dijon (Côte d'Or) a confié que le Sénat pourrait rejeter le projet de budget 2014. Il a fait cette confidence en présence du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, et du patron du groupe des Verts au Sénat, Jean-Vincent Placé. Ne disposant que d'une faible majorité de six voix à gauche, le Sénat est souvent le théâtre d'étranges alliances entre certains groupes de la majorité et de l'opposition. En 2012, la Haute Assemblée avait déjà repoussé la partie «recettes» du premier projet de budget du quinquennat de François Hollande, qui prévoyait 24 milliards d'euros de hausses d'impôts. Pour contrer le budget, les sénateurs communistes avaient choisi l'abstention ce qui avait permis à la droite de mettre en minorité le gouvernement. Le Sénat avait ensuite rejeté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) grâce à une majorité de circonstance UMP, UDI-UC (centristes) et communistes.

Cette année, le rejet du projet de budget est d'autant plus prévisible que les députés communistes ont annoncé mardi à l'Assemblée, avant même l'ouverture du débat budgétaire, qu'ils voteraient contre la loi de finances, qu'ils jugent trop favorable aux entreprises, et pas assez marquée à gauche.

« Le dernier mot reviendra à l'Assemblée »

Alain Vidalies

En passant de l'abstention au vote contre, les communistes, qui «ne font pas partie de la majorité», répète inlassablement Alain Vidalies, sont assurés de parvenir à leurs fins au Sénat, où ils disposent de vingt membres (avec les apparentés). Interrogé mercredi soir, le ministre chargé des Relations avec le Parlement a minimisé les conséquences d'un rejet du budget au Sénat: «Le dernier mot reviendra à l'Assemblée», a rappelé le ministre.

Ce qui inquiète plus l'exécutif, c'est la grogne des parlementaires de l'aile gauche du PS, qui réclament plus de mesures en faveur du pouvoir d'achat, dont l'instauration d'une CSG progressive. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a opposé une fin de non-recevoir à cette demande, mais les députés de la Gauche populaire, dont Philippe Doucet et Laurent Baumel, ont bien l'intention de défendre leurs amendements en séance. Le gouvernement surveillera étroitement le vote des députés socialistes sur le projet de budget, qui devrait être massif. Mais la moindre abstention de l'un ou de l'autre sera pointée du doigt. Car le vote du budget est l'acte fondateur de l'appartenance à la majorité.

Le Sénat pourrait rejeter le budget

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58 commentaires
  • Vercingétorix1

    le

    A quoi sert ce très coûteux Sénat ? C'est l'Assemblée qui a toujours le dernier mot...!

  • MICHEL LE NOTRE

    le

    Chacun des 348 sénateurs coûte environ 1 million d'euros par an au contribuable : en réduisant à 200 sénateurs on aurait autant de démocratie, et on ferait quelques économies; pourquoi les politiques seraient ils les seuls à l'abri de la crise ?

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