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Syrie : Hollande de nouveau pris à contre-pied

François Hollande à Nice, samedi. ERIC GAILLARD/REUTERS

États-Unis et maintenant Russie: le président français a été contraint, depuis le début de la crise syrienne, de s'adapter au jeu des autres nations.

Un pas en arrière. Une fois de plus, François Hollande a été pris à contre-pied dans le dossier syrien. Fin août, le chef de l'État avait été surpris par la décision du président américain Barack Obama de différer les frappes, pour s'en remettre au Congrès. Bridé dans son élan, il s'était vu contraint d'attendre l'éventuel feu vert américain. Las. Dix jours plus tard, même scénario. Mais cette fois, la surprise vient des Russes, qui se mettent au centre du jeu en proposant à la Syrie de placer ses stocks d'armes chimiques sous contrôle international. Une proposition qui contraint Hollande à remiser ses habits de chef de guerre. «Nous n'avons renoncé à rien», défend-on à l'Élysée, où l'on jure que la «détermination (française) à sanctionner l'utilisation des armes chimiques reste entière». «Si cela passe par un démantèlement des stocks, pourquoi pas?», ajoute un conseiller. «Toutes les options restent ouvertes», assure un autre. Soucieux de rester maîtres du jeu, Hollande et Obama se sont entretenus mardi après-midi au téléphone. S'ils ont convenu d'examiner attentivement la proposition russe, ils ont insisté sur «l'importance de maintenir ouvertes toutes les options.»

Reste que sur le dossier syrien, Hollande - qui a toujours voulu frapper vite et fort - a sans cesse dû temporiser, contraint par le jeu des autres nations. Le président a changé de registre, sous la pression du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et des leaders de la majorité. Le chef de l'État a ainsi abandonné le mot «punir» - utilisé le 26 août devant les ambassadeurs - et sa connotation morale, pour un vocabulaire davantage axé sur la violation des traités et ses conséquences en matière de sécurité.

À l'Élysée, on assure que l'attitude de Hollande, qui «n'a pas varié sur les principes» depuis le début de la crise, a été «déterminante». «La proposition russe valide la position du président», fait-on valoir. Son entourage insiste sur le «contenu» donné par Paris aux propositions de Moscou, soit les trois conditions évoquées par Laurent Fabius. «On a rebondi en faisant des propositions», insiste un conseiller. Ou comment laisser croire que François Hollande reste «au centre du jeu»… Mais personne n'est dupe, y compris à gauche. «Ce n'est pas le Mali tous les jours, soupire un poids lourd socialiste.»

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