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Croissance : les économistes tablent sur un «rebond décevant» en France

Plusieurs économistes interrogés par «Les Echos» estiment, comme la Banque de France, que la reprise devrait rester poussive au premier semestre en France.

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La Banque de France ne table que sur une progression de l’activité de 0,2% au deuxième trimestre.

Par Astrid Gruyelle

Publié le 12 mai 2014 à 18:38

Alors que les chiffres du PIB du premier trimestre seront publiés ce jeudi par l’Insee, Barclays a révisé ses prévisions de croissance à la baisse de 0,4 % à 0,3 % pour les trois premiers mois de l’année, à la suite du communiqué ce lundi matin de la Banque de France. La banque centrale ne table que sur une progression de l’activité de 0,2% au deuxième trimestre, comme au premier. Pour Fabrice Montagné, économiste chez Barclays, il faut tenir compte d’une « consommation beaucoup plus faible que prévue ». Si l’investissement, le commerce extérieur et les stocks ont un effet légèrement positif sur la croissance, celui-ci est néanmoins absorbé par la contraction de la consommation des ménages. Particulièrement marquée au cours du premier trimestre dans le secteur de l’automobile avec les changements de régulations, ainsi que dans celui de l’énergie du fait de la douceur de l’hiver, elle devrait néanmoins se stabiliser au cours du deuxième trimestre.

En retard au sein de la zone euro

Fabrice Montagné se dit en particulier inquiet pour ce qui est de l’industrie. Les branches pharmacie et machines et équipements enregistreraient un recul de leurs activité malgré un indice du climat des affaires constant pour l’ensemble de l’industrie. A noter cependant, une amélioration de la trésorerie des entreprises qui pourrait s’expliquer par une progression de leurs marges, due en partie aux retombées du CICE. Cette mesure fiscale bénéficieraient enfin aux PME ayant mis plus de temps que les grandes entreprises à mettre en oeuvre une procédure complexe. S’il s’agit de « la bonne nouvelle » de l’enquête de la Banque de France pour Fabrice Montagné, cela sera-t-il suffisant pour relancer l’investissement au second semestre ?

En comparaison avec le reste de la zone euro, une croissance de 0,2 % au deuxième trimestre contre 0,1 % au premier, telle que prévue par la Banque de France, constitue un « rebond décevant » pour Hélène Baudchon, de BNP Paribas. Elle juge la reprise française à la traîne par rapport à ses voisins, les prévisions pour l’ensemble de la zone s’élevant à 0,5 % pour le premier trimestre selon l’indice PMI. La France a ainsi mauvaise mine face à l’Allemagne bien sûr, mais également face à l’Espagne, l’Irlande et l’Italie qui voient leur économie fortement tirée par le secteur tertiaire.

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Des signaux positifs

La politique de l’offre mise en place par le gouvernement ne ferait pas le poids face à ce qu’Hélène Baudchon qualifie de « freins structurels ». Les signaux envoyés sont positifs mais les effets ne s’observeront que sur le long terme. Les efforts pour redresser la compétitivité et les coups de pouce accordés aux ménages modestes font ainsi face à un chômage encore élevé, une consolidation budgétaire rigoureuse, ainsi qu’à un manque de visibilité quant à la fiscalité et aux économies engagées. Fabrice Montagné la rejoint sur ce point en considérant comme majeur le problème de l’incertitude que le Premier ministre Manuel Valls cherche à réduire tout en devant composer « avec une majorité toujours aussi compliquée à manoeuvrer ».

Astrid Gruyelle

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