Fusion des régions : un élu PS du Nord s'en prend aux conseillers de Hollande et Valls

 

Fusion des régions : un élu PS du Nord s'en prend aux conseillers de Hollande et Valls

    Décidément, la nouvelle carte des régions annoncée par François Hollande passe mal. Y compris chez les socialistes où beaucoup se disent déçus. Un député PS du Nord, Bernard Derosier, en vient à douter des «compétences» de ceux qui murmurent à l'oreille du couple exécutif.

    Cet ancien président du conseil général du Nord-Pas-de-Calais, favorable sur le fond à une réforme territoriale, est très énervé. Sur son blog, il fait porter aux «entourages» de François Hollande et Manuel Valls la responsabilité d'une réforme selon lui ratée et mal présentée. «Cela m'exaspère et je ne comprends pas que cette réforme (...) ait été présentée à l'opinion dans d'aussi mauvaises conditions».

    «Les professionnels de la communication doivent retourner à l'école»

    Il ajoute : «J'en arrive à douter de la compétence de ceux que l'on appelle les entourages, tant à l'Elysée qu'à Matignon.» Et de conclure par cette pique : «les professionnels de la communication doivent retourner à l'école. Là aussi ce serait une bonne réforme».

    Comme de nombreux autres responsables locaux, il dénonce un manque de cohérence dans cette nouvelle carte. «J'aurais préféré des limites plus cohérentes que celles qui semblent être le résultat de pressions individuelles qui ont fait peu de cas de l'intérêt général», observe-t-il.

    Et il «regrette» en particulier que la région Nord/Pas-de-Calais «reste dans sa structure actuelle» et ne s'élargisse pas à deux des trois départements picards, l'Aisne et la Somme. Selon le projet présenté lundi par François Hollande, la Picardie et la Champagne-Ardenne doivent fusionner.

    La déception du maire PS de Tulle, proche de Hollande

    Il est pourtant proche de François Hollande. Mais Bernard Combes, le maire PS de Tulle (Corrèze), l'ancien fief du président, est également déçu par la nouvelle carte. Ce vice-président du conseil général juge que la Corrèze n'a «pas sa place» dans un projet de grande région Poitou-Charentes-Centre-Limousin «improbable et informe». Pour lui, «il n'y a pas de réalité géographique, sociologique, démographique et économique» à cette région. Il plaide plutôt pour que la Corrèze soit rattachée à «l'Aquitaine».

    Son homologue UMP de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Frédéric Soulier, partage cet avis. La nouvelle carte est «une erreur géopolitique» juge-t-il. Pour lui, la «zone d'influence, de vie et de chalandise» de la Corrèze «est tournée vers Midi-Pyrénées et l'Aquitaine».