Le malaise français

Le malaise français ne conduit pas à la révolte mais à l’apathie croissante : chacun pour soi s’évertue à survivre au mieux dans une économie qui s’étiole pour la plupart.

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Le malaise français

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 6 novembre 2013
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Par Guy Sorman.

Tourists protect themselves from the rain under umbrellas in front of the Eiffel tower in Paris as they visit the French capital during summer holidays

Au printemps 1968, en mars, un éditorial de Pierre Viansson-Ponté, publié dans le journal Le Monde à Paris titrait « Quand la France s’ennuie ». Quelques semaines plus tard, la révolte étudiante du mois de Mai paralysait le pays et mettait un terme au règne sans partage du général de Gaulle. Ce qui, rétrospectivement conféra à cet article une résonance prémonitoire. Ces temps-ci, tous  ceux qui commentent l’état de la France, qu’ils soient français ou étrangers, américains en particulier, brodent sur le thème du malaise national. Aucun d’entre eux ne s’aventure à écrire que la France va bien, qu’elle ira mieux et que son gouvernement nous conduit vers des lendemains qui chantent. À vrai dire, des statistiques cruelles confirment ce malaise : croissance nulle – c’est-à-dire un pouvoir d’achat en baisse puisque la population augmente –, emploi introuvable pour les jeunes, diplômes sans débouchés, désintégration culturelle d’une société toujours hétérogène. En termes plus polémiques, la montée des extrêmes, à droite et à gauche, populisme et démagogie symétrique, renvoie aux troubles et émeutes des années 1930 plus qu’à 1968.

Car la révolte de 68, indéfinissable au point que l’on continue à évoquer les « évènements » de mai, s’était inscrite sur un fond de prospérité économique sans précédent et de grande stabilité des institutions politiques. Mais n’en va-t-il pas ainsi de toute révolution ? Ainsi que l’avait magistralement démontré Alexis de Tocqueville dans L’Ancien Régime et la Révolution, publié en 1856, seize ans après La Démocratie en Amérique, les peuples se soulèvent alors même que leur sort s’améliore et que la parole se libère : c’est le mieux-être qui incite à exiger plus de confort et de liberté encore, et de préférence, tout de suite. Si la loi de Tocqueville, souvent vérifiée (le Printemps arabe en Égypte survint alors que l’économie progressait de 7% par an et que la dictature s’allégeait) s’applique à la France du jour, le malaise ne conduit pas à la révolte mais à l’apathie croissante : chacun pour soi s’évertue à survivre au mieux dans une économie qui  s’étiole pour la plupart et l’on se détourne spontanément des partis politiques et leaders dévitalisés dont on n’espère plus rien.

Mais ce malaise est-il aussi réel qu’il est ressenti, est-il psychosomatique ou physiologique ? Par-delà les humeurs collectives, leur exploitation, les arrières pensées partisanes et les postures médiatiques, craignons que la France ne soit réellement un grand corps malade : malade de son État, de son économie, de son Éducation, et de son passé glorifié à l’excès qui ne passe pas. Quand il fut Président, Valéry Giscard d’Estaing déclarait qu’une société où les prélèvements publics dépasseraient le tiers des revenus deviendrait socialiste (ce qui, à l’époque et dans son esprit, en 1974, signifiait quasi-soviétique), décourageant toute création d’entreprises, toute prise de risque et convertirait les citoyens en sujets assistés par l’État. Les prélèvements publics ayant désormais  pulvérisé les records détenus naguère par la Scandinavie – 54% des revenus français transitent aujourd’hui par l’État et la Sécurité sociale – la prophétie giscardienne, grandiloquente , n’est pas totalement inexacte. Les Français les plus habiles vivent de subsides publics tandis que les entrepreneurs cherchent fortune ailleurs : pour la première fois dans l’histoire de France, l’exil est volontaire et massif, ce qui a généré une France nouvelle, inédite, hors de l’hexagone, aux États-Unis, en Grande Bretagne, au Canada, au Brésil, en Chine… Parmi ceux-là, un ancien ministre installé aux États-Unis résume ainsi la situation : « On quitte la France pour entreprendre, on y retourne pour se faire soigner, ou y passer les vacances dans quelque vieille demeure familiale ». Le sarcasme est-il excessif ? On objectera que la qualité de la vie, un certain bonheur français, la solidarité collective, le rayonnement culturel, la défense universelle des droits de l’homme (du moins au Mali et en Syrie), c’est cela aussi la France.

Le malaise ne serait-il qu’un état passager ou le symptôme de la décadence ? Difficile de trancher, la décadence est un phénomène historique si lent qu’il n’est perceptible qu’à son terme : Rome en décadence ne se percevait pas comme telle. S’il fallait parier sur une définition de l’instant présent, je recourrai volontiers à un anglicisme : celui de tipping point, le seuil où tout est encore possible mais incertain. D’un côté le Bonheur français, réel bien que de moins en moins partagé, est avant tout un héritage : le rayonnement culturel est certain mais il est en partie celui d’un astre qui s’éteint, les vieilles pierres ne sont pas remplacées par des œuvres aussi universelles, la Sécurité sociale que le monde nous envie (parait-il) date de 1945, nos entreprises mondiales les plus profitables furent créées il y a deux siècles, nos meilleurs institutions d’enseignement supérieur remontent au Premier Empire. Et en même temps, tout – je crois – reste possible au prix modeste d’un revirement idéologique.

Les Français exigent de la solidarité et de la croissance : la droite propose la croissance, la gauche offre de la solidarité. Pourrait-on réconcilier les deux ? La plupart des autres nations occidentales y parviennent. Puisque la gauche est actuellement au pouvoir en France, signalons par symétrie que Tony Blair en Grande Bretagne ou Gerhard Schroeder en Allemagne avaient parfaitement réussi la synthèse entre économie de marché, mondialisation, solidarité collective et réduction de l’État à ses missions essentielles. Il se trouva aussi que Blair reprit à son compte les acquis de son prédécesseur conservateur Margaret Thatcher et Schroeder ceux du démocrate-chrétien Helmut Kohl. Maintenant, il revient à Angela Merkel de poursuivre les réformes entreprises par Schroeder : au total, l’alternance démocratique est le contraire de la révolution, sauf en France où on persiste à enseigner aux enfants des écoles que 1793 fut une époque bénie par la Déesse de la Raison. François Hollande n’est pas de Gaulle mais rien ne lui interdit encore de devenir le Schroeder ou Blair français et d’annoncer, ce serait un grand spectacle, que la gauche française incarnera désormais l’alliance entre l’économie libre et la solidarité collective. Rupture idéologique qu’il conviendra de traduire en actes politiques, bien entendu. Brailleront quelques bravaches Robespierristes, quelques archéo-marxistes poudrés et un quarteron de Verts profonds, de ceux qui placent les cétacés au-dessus de l’humanité. Confrontés à pareille refondation de la gauche enfin modernisée, les oppositions en resteraient muettes, puis elles seraient contraintes de manifester une imagination créative pour l’instant inexistante.

En l’absence de cette refondation idéologique, la France ira se désagrégeant : les privilégiés resteront des rentiers qui consomment le patrimoine accumulé par leurs ancêtres, tandis que les nouveaux venus, jeunes, sans famille, sans racines, deviendront tels des réfugiés en exil dans leur propre pays. Alors, dans un siècle ou deux, quelque historien datera des années 2013-2014, l’instant où le malaise français inaugura la décadence française. Ce scénario du pire n’est pas inévitable, il n’est pas gravé, et comme l’écrivait Paul Claudel en 1926, en sous-titre du Soulier de satin, « Le pire n’est pas toujours sûr. »


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  • « le malaise ne conduit pas à la révolte mais à l’apathie croissante. » c’est exact, pour qu’il y ait révolution, il faut une espérance en plus du ras le bol puis une fois réalisée, coup d’état des intrigants qui s’appuient sur des femmes et des bouchers.

  • L’apathie caractérise la crise aussi sûrement que l’excitation.

    « Les Français exigent de la solidarité et de la croissance ». Rien n’est moins sûr ! L’illusion de ce prétendu besoin de solidarité est alimentée par les mensonges politiques, les élections et sondages truqués, l’opinion publique falsifiée… En outre, à épuiser le pays dans la vaine poursuite de la chimère de la fausse solidarité, la croissance est devenue impossible. Enfin, la droite n’étant plus qu’une autre gauche, toute thèse fondée sur la distinction (et la réconciliation) gauche / droite est un mensonge politicien.

    Il n’y a rien à attendre d’Hollande et de la gauche sinon qu’ils disparaissent le plus rapidement possible. Pour retrouver la croissance et une France durablement prospère, il n’y a pas d’alternative à l’interdiction de tous les socialismes. TINA !

    • Le malaise… c’est précisément de s’interroger (?) sur la réalité du… « malaise ». Alors qu’il est évident.

      Le malaise… c’est perpétuellement d’écrire des papiers qui chutent sur une note optimiste, mi chèvre mi chou.

      La balance. Figure de style, mais surtout figure mentale qui devient insupportable.

      Le malaise c’est cet éternel bon aloi, ce Bayrouisme constant, mesuré, dans lequel il faudrait absolument « réconcilier » la gauche et la droite… comme Tony Blair en Angleterre (!!)

      Pas à gauche -c’est sale- pas à droite -ça craint. Au milieu. Au milieu mais « libéral » bien entendu.

      Personnellement, j’en ai marre. J’en ai ma claque car c’est non seulement une mauvaise figure de style, mais en outre, ça ne colle plus du tout avec la Réalité.

      A quoi ça rime de dire « le pire n’est jamais sûr » ? Alors que précisément, dans le cas de la France, il est certain ?

      Pour se rassurer ? Alors c’est peu cher payé, exorcisme cheap.

      A quoi ça rime de douter de la « décadence » ? Alors qu’elle est devant nous, posée là, évidente, depuis 30 ans ? Et qu’elle s’accentue chaque jour ?

      Le libéralisme devrait être l’antidote contre cette mollesse, cette fausse balance, cette fausse prudence.

      Le libéralisme c’est avoir le courage de prendre la Réalité au collet.

      Nous avons besoin de combattants.

      J’en ai assez de vous. Ca fait … 30 ans (?) ou 20 que je vous lis. Et j’ai l’impression que vous demeurez à la même place : au centre.

      Ca ne fonctionne plus.

      Et l’attaque de votre papier sera ma chute : « La France s’ennuie ».

      Vous nous ennuyez.

      • Absolument d’accord avec vous Chistophe . C’est très ennuyeux a ménager la chêvre et le choux.
        Et totallement innéficace.
        Enfin tout l’article et plutôt une posture « responsable ».
        Un autre bobo en quête de reconnaissance

    • Comme vous Cavaignac, rien de moins sur dans l’exigence de solidarité supposée des français ? un peu gratuit tout çà.

      Pour ma part, le déclin de la France a commencé en 1789 avec divers hoquets jusqu’à notre époque, depuis nous colmatons les fuites, et nous vivons dans l’illusion d’une grande nation.

  •  » Les Français exigent de la solidarité et de la croissance : la droite propose la croissance, la gauche offre de la solidarité. Pourrait-on réconcilier les deux ?  » dites vous !

    La solidarité ne se décrète pas et encore moins ne s’impose. Quant à la croissance (matérielle s’entend) elle ne garantit pas le bonheur, quand bien même elle y contribuerait.
    Par contre la croissance intérieure ( je parle de spiritualité ) favorisera grandement la solidarité, et le fait de nous vendre uniquement une société matérielle basée sur le profit et la compétitivité (qui implique nécessairement compétition à tout prix), nous mène droit dans le mur de nos incohérences et nous sommes au pied du mur !

    Alors oui Mr Sorman, vous avez raison quant à la décadence de notre société, on assiste béat à cet effondrement, simplement parce que les hommes politiques n’ont pas su faire passer le message humaniste dont ils prétendaient être les porteurs, en tombant pratiquement tous dans les pièges du pouvoir et de l’argent, par défaut d’application sur eux-mêmes, de ces principes.

    Par contre, j’ai beaucoup d’ espoir dans la collaboration et coopération entre citoyens (élus et peuples, chefs d’entreprises et salariés), seuls moyens de nous détourner de cet hydre productiviste, qui nous maintient dans un monde consumériste dont le moteur est la compétition entre individus.

  • « Les Français exigent de la solidarité et de la croissance : la droite propose la croissance, la gauche offre de la solidarité. »

    Parce que faire les poches des uns pour remplir celles des autres vous appelez ca de la solidarite?
    La solidarite doit etre par definition volontaire, sinon il s’agit d’un vol pur et simple: pensez vous que le gamin qui se fait racketter dans la cour de recre soit solidaire de celui qui l’agresse?

  • Il faut une fois pour toutes tordre le cou à cette idée fausse comme quoi, on peut mener de front croissance et redistribution sociale. Le socialisme conduit toujours à la misère.
    Le libéralisme, seul capable de sauver ce qui peut encore l’être, demande courage, initiative individuelle, diminution de l’état au sabre et diminution considérable des aides sociales.
    Le temps des motions de synthèse est terminé.
    A noter enfin que le FN, si on regarde son programme économique, est de gauche, sinon d’extrême gauche. Il n’y a ni droite ni extrême dans ce pays gangréné par l’idéologie marxiste.

    • Une erreur d’analyse assez banale de nos jours… la France n’est pas gangrenée par « l’idéologie marxiste » c’est un pays d’obédience catholique Romain et pas protestant voila tout… Autrement dit un logiciel (qui transgresse l’idéologie gauche/droite) basé sur un état centralisée, sociale et conservateur ou l’argent n’est pas une valeur qui s’exhibe ou qui passe avant d’autres et ou l’usure est toujours source de suspicion.

      Le marxiste se sera greffé avec plus ou moins de bonheur sur cette vieille structure culturelle mais ne l’aura jamais emporté définitivement… la France n’a pas plus envie d’un destin communiste que néo-libérale… la question est… cela est il toujours possible au 21eme siècle de ne pas accepter le second ?

      • Il est toujours plus facile de comprendre la logique marxiste/religieuse car elle joue justement sur les faiblesses/peurs humaines pour se vendre. L’humain étant fainéant de nature, ce message est toujours le bienvenue. Après réflexion, les gens d’un QI plus développé se rendent bien compte que cette dystopie est très néfaste pour l’humain et sa descendance. Traîner toujours le peuple vers le bas pour que le pouvoir conserve sa place est exactement la politique de Hollande. Il y a en effet une certaine logique entre la religion et le marxisme. Hollande a la foie….c’est une preuve !

        • Je ne pousse pas le raisonnement jusque là sans doute parce que je ne connais pas bien le logiciel marxiste (c’est sans doute un tort sur le plan de la culture générale) pour la simple raison que je me suis plus intéressé à l’histoire des religions et de la mécanique des pouvoirs primitifs (cf : maitrise de l’équilibre mémétique dans un espace-temps donné à partir d’un « média » central comme les totems puis les pyramides, l’écriture et enfin l’imprimerie, assujettis de l’obligation d’optimiser et d’organiser le ratio énergétique par H) mais il y a certainement un fond de vérité dans ce que vous dites…

          L’humain est un animal sociale, et ce depuis qu’il s’est rendu compte qu’il pouvait optimiser son ratio de kw/H disponible en s’associant pour chasser le mammouth… c’est dans l’organisation de ce ratio énergétique que ce sont fait les différences d’approches (opposition état centrale régulateurs / entrepreneurs pour répartir le ratio de la production).

          Pour ce qui concerne l’histoire des croyances et religions ne perdons pas de vue qu’elles ont été utile en servant d’abord de béquille (ou de sas d’évacuation) à l’angoisse lorsque que l’humain à acquit la conscience et réalisé sa propre mort, puis ont incarnées les « proto-politiques » en intronisant les proto-nationalismes et universalisme avant de finir en proto-laboratoire d’économie et d’éthique (usure / pas usure).

  • Le mal français est bien plus profond que sa ruine actuelle, dont les signaux ne sont que des symptômes.
    A la base, la population française est JALOUSE !

    Elle a tout à fait perdu de vue que les riches et les doués tirent les sociétés vers le haut, elle les déteste, par principe.

    Elle cite la modèle suédois à tout hasard, mais quelle serait sa réaction si on l’appliquait en France ? Suppression totale des droits de succession, de toute taxe ou prélèvement sur la propriété foncière, sans limite de nombre ou de montants, impôts des sociétés à 22 %, bouclier fiscal ? Et aucune prise en charge des enfants avant l’école primaire, où ils ne peuvent entrer que s’ils savent lire et écrire … Et un système de prise en charge des chômeurs très « citoyen » : puisque vous n’avez pas de travail et en attendant que vous en trouviez, vous allez faire du bénévolat.

    Non, la modèle suédois est impossible, il impliquerait en outre que tout citoyen soit fier et reconnaissant à ses grandes entreprises comme à ses PME, comprennent que tout le monde rame dans la même barque …
    Mais alors, qui pourrait-on jalouser ou plumer ?

    Si le français est si passif, et ne s’exprime à l’occasion que par de sottes violences anodines sans jamais aller au fond du problème, s’il fait en réalité le gros dos, c’est parce que, dans son petit esprit mesquin et combinard, il espère encore chiner quelques petits avantages.

    • Oui en effet pour les Suédois le système est pas mal. Par contre ils sont toujours victimes de leur désir de sauver les peuples en guerre. Le résultat est une population qui travaille avec un niveau d’étude bac+5, pour nourrir une population d’assistés des 4 coins du monde. En effet, il n’y a plus de droits de succession etc…mais après réflexion, le socialisme a asséché l’argent à tel point, que cela est presque inutile de taxer les miettes….
      Si on compare les cultures, le Français est effectivement un bricolo, le Suédois un travailleur sérieux et fiable. Si on parle de productivité et d’efficacité, le résultat est presque le même.
      Si on veut placer sa confiance dans qq’un, cela sera toujours plus facile avec un suédois. En même temps essayez de ne pas payer votre loyer ou une facture….vous ne le referez pas de si tôt ! C’est culturel, mais aussi le système qui rend les gens honnêtes.

  • C’est ce qui fait tout le charme de la France ; on peut s’attendre au meilleur comme au pire !!!
    http://www.magtuttifrutti.com/article-crise-de-l-autorite-bonnets-rouges-ecotaxe-rythmes-scolaires-120983664.html

  •  » les peuples se soulèvent alors mème que leur sort s’ameliore  »

    bou dwé:
    les 10 ans précedant la revolution française voient la superposition de nombreuses crises qui se cumulent:
    crise viticole à la suite d’années trés ensoleillées qui favorise la surproduction.
    crise de l’artisanat et de l’industrie à cause de l’accord de libre échange avec l’angleterre de 1786
    baisse du pouvoir d’achat des productifs pour payer des impots pour financer les improductifs ( déja, mais ce n’était pas les mèmes )
    brutal remonté du prix du pain à la suite de la mauvaise récolte de 1788.
    non, les français ne se sont pas révoltés parce que leur sort s’améliorait ! tout comme les chinois ne se sont pas révoltés au millieu du 19ième siècle parce qu’ils pètaient dans la soie !

     » sauf en france ou l’on persiste à enseigner aux  » enfants des écoles  » que 1793 fut une époque bénit par la déesse de la raison  »
    on enseigne encore l’histoire dans les écoles en france ?

     » confronté à une pareil refondation de la gauche enfin modernisé, les opposition en resteraient muette…  »
    l’auteur rève, sans doute ?
    quand on observe les 15 premiers mois du mandat de gogoland, ou l’idéologie bobo-gaucho le dispute au matracage fiscal, on ne voit vraiment pas le schroederisme arriver en france. de mème que dans un pays ou la droite jure ses grands dieux quelle sera plus socialiste que les socialistes, pourquoi la gauche se gènerait-elle ?

  • 68 est – ce arrivé à une France qui s’ennuie ou était- ce programmée par des services étrangers , De Gaulle avait qu ennemis aux US et Israel
    Vge a bien parlé mais il a laissé une petite ardoise et surtout on lui doit l’ heure changeante heureusement qu’ il a lancé ce truc sinon ou en serions nous en 2013 ?
    Les français exige que , pensent que , disent que …..c’est simpliste
    Quant aux citations de nos grands penseurs Tocqueville , Montesquieu ….je m’en méfie de plus en plus .

    • Retour sur une séquence historique :

      1961 les dépenses liées à la guerre du Viêt-Nam entrainent une émission de dollars garantit par les réserves d’or US. Sous l’influence de De Gaulle, les pays d’Europe en particulier la France et Allemagne exigent de pouvoir échanger leurs dollars contre de l’or. Les relations entre le général et les USA vont se dégrader dans les mêmes proportions que les réserves d’or américaines.
      1965 : De Gaulle pointe du doigt « le privilège exorbitant » du dollars lors d’une célèbre conférence de presse
      1965 (février) De Gaulle indique que la France échangera contre de l’or ses réserves de devises en dollars dans le cadre de Bretton Woods.
      1966 : La France place les dollars de la banque de France dans un bateau et les renvois aux USA contre l’or français en dépôt (150 millions)
      1966 : (janvier/Juillet) la France augmente à 86% la part en or de ses réserves. D’autre pays l’imite.
      1966 : (21 Février) De Gaulle annonce sa volonté de se retirer du commandement militaire de l’OTAN, tout en restant membre de l’Alliance.
      1966 : (30 juin) De Gaulle est à Moscou. Il appelle Soviétiques et les Français à se « donner la main » pour « faire en sorte que notre ancien continent, uni et non plus divisé, reprenne le rôle capital qui lui revient, pour l’équilibre, le progrès et la paix » ;
      1967 (14 mars) : le ton monte, De Gaulle ferme les bases US en France (Châteauroux etc..)
      1968 : …. soulèvement**
      1968 : Profitant des évènements qui affaiblissent De Gaulle, les États-Unis réussissent à diviser les pays européens et a leur faire accepter de ne plus garantir le dollar contre l’or.
      1971 : Pompidou dit définitivement Ok au découplage dollars/or
      1973 : L’état Français ne pourra plus emprunter à la Banque de France mais uniquement aux banques privées moyennant agios. La Dette commence exactement là.. pour le meilleur ou le pire.

      « Mon seul adversaire, celui de la France, n’a aucunement cessé d’être l’Argent. » [Charles de Gaulle, 11 décembre 1969, discussion avec André Malraux, cité dans Les chênes qu’on abat, Gallimard]

      Sources :

      Conférence de presse 1965 De Gaulle
      h**p://www.youtube.com/watch?v=OHZ76kxjlFo
      h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_les_États-Unis_et_la_France

      • J’ai omis l’ emprunt 7% 73 que nos grands médias ont oublié alors que vge était aux finances
        il n’était pas indexé sur l’ or mais le fut légalement peu après pour des raisons trop longues à expliq
        sur la période 10 ans l’ or a x 10 – dix – donc , des gagnants et des perdants ….

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