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Faire baisser le chômage d'ici 2017, un pari moins risqué que celui de 2013

Aucun institut économique ne se hasarde à prévoir quel sera le taux de chômage à l'horizon de trois ans. PHILIPPE HUGUEN/AFP

En déplacement chez Michelin à Clermont-Ferrand, François Hollande a conditionné un possible deuxième mandat de président de la République à une baisse de la courbe du chômage.

François Hollande lie son destin politique à la courbe du chômage. Après avoir promis, avec un succès en demi-teinte, d'en inverser la tendance d'ici la fin 2013, le chef de l'Etat conditionne cette fois un deuxième mandat à ce même objectif. «Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu», a-t-il déclaré vendredi.

Ce nouveau pari semble toutefois moins risqué que le premier. Obtenir des résultats tangibles sur le front de l'emploi en l'espace d'une année de croissance quasi-nulle n'était en effet jouable que grâce au déploiement d'une importante batterie de contrats aidés. Le résultat a été mitigé: le taux de chômage calculé par l'Insee s'est légèrement replié à la fin de l'année, mais le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi n'aura baissé que deux fois en l'espace d'un an. Fin 2013, Pôle emploi comptait même plus de 170.000 chômeurs de plus dans ses registres que fin 2012.

A l'horizon 2017, François Hollande peut en revanche espérer s'appuyer sur une croissance économique plus vigoureuse. Pour Stefano Sarpetta, économiste à l'OCDE cité par l'AFP, «la création d'emplois dépend à la fois de perspectives à très court terme et de perspectives à deux ou trois ans». Or, les réformes structurelles en cours en Europe et la croissance économique «qui semble se confirmer» pourraient selon lui créer dans les prochaines années un «environnement favorable».

«Potentiel de rebond significatif» pour l'économie française

Aucun institut économique ne se hasarde à prévoir quel sera le taux de chômage ou la croissance française à l'horizon de trois ans. Le pari serait trop risqué! Leurs prévisions chiffrées s'arrêtent pour la plupart à 2015. Après 0,3% de croissance en 2013, le FMI prévoit par exemple une croissance de 0,9% en 2014 et de 1,5% en 2015. Des taux de croissance qui permettraient une reprise plus franche des créations d'emplois. L'OCDE, qui anticipe des chiffres similaires, voit le taux de chômage baisser en France en 2015, à 10,7% de la population active contre 10,8% l'année précédente. L'Insee se montre également optimiste pour les années à venir: l'Hexagone dispose selon l'institut d'un «potentiel de rebond significatif» à moyen terme, bien au-delà du point de croissance anticipé pour 2014.

C'est bien sur ce regain de croissance, tirée par la reprise aux Etats-Unis et dans la zone euro, que compte François Hollande. Les mesures du pacte de responsabilité, qui visent à débrider les entreprises françaises en abaissant le coût du travail, prendront progressivement le relais des emplois aidés, sur lesquels François Hollande a misé en 2013 et en 2014, faute de croissance économique suffisante pour inverser la courbe du chômage à elle-seule. Cette année, 150.000 jeunes devraient encore bénéficier d'un emploi d'avenir, contre 100.000 l'année dernière, pour un coût de plus de 3 milliards d'euros.

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