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88 députés socialistes menacent de ne pas voter la confiance au gouvernement Valls

Le « JDD » publie la liste des « 88 frondeurs du PS », qui réclament un nouveau « contrat de majorité » et posent leurs conditions pour voter la confiance au gouvernement. La liste pourrait s’allonger.

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Pouria Amirshahi, députe PS, l’un des initiateurs du « contrat de majorité ».
Publié le 5 avr. 2014 à 18:32

A deux jours du discours de politique générale de Manuel Valls, plusieurs députés et responsables politiques socialistes font entendre leur voix. Dans un texte que publie le « Journal du dimanche », ces 88 personnalités réclament un nouveau « contrat de majorité », appellent le gouvernement à changer de cap politique et menacent de ne pas voter la confiance au gouvernement que le nouveau Premier ministre engagera mardi.

Parmi les signataires, on trouve Emmanuel Maurel, leader de l’aile gauche du PS, Christian Eckert, rapporteur général de la commission des Finances, de l’Economie générale et du Contrôle budgétaire de l’Assemblée, ou encore François Kalfon, l’un des fondateurs du club « La gauche populaire ». Mais ils pourraient bientôt être encore plus nombreux : « Ce n’est qu’une première liste, nous dépasserons bientôt les 100 signataires, notamment quand cette liste sera soumise aux sénateurs », explique Christian Paul au « JDD ». De son côté, Pouria Amirshahi, député socialiste de la 9è circonscription des Français de l’étranger, initiateur du projet (avec Jean-Marc Germain ou Laurence Dumont) déclarait vendredi que si l’aile gauche du parti a impulsé ce mouvement, de plus en plus de députés s’y joignent peu à peu. « Le désaccord est plus profond qu’un simple désaccord entre gauche et droite du PS », estimait-il. De fait, le texte associe des sensibilités du PS allant au-delà de ce qui est habituellement présenté comme son aile gauche (Maintenant la Gauche, Un monde d’avance, La gauche populaire) avec une partie des « reconstructeurs » ou encore une poignée de proches d’Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l’Economie, et des députés sans courant.

Les 88 signataires du « nouveau contrat de majorité »

Amirshahi Pouria, Assaf Christian, Balas Guillaume, Bapt Gérard, Bardy Serge, Bataille Christian, Baumel Philippe, Baumel Laurent, Beres Pervenche, Blazy Jean-Pierre, Bleunven Jean-Luc, Bouillon Christophe, Bourguignon Brigitte, Bouziane Keira, Bruneau Isabelle, Bui Gwenegan, Carrey-Conte Fanélie, Chabanne Nathali,e Chauvel Dominique, Cherki Pascal, Clément Jean-Michel, Cottel Jean-Jacques, Coutelle Catherine, Crozon Pascale, Daniel Yves, Destans Jean-Louis, Doucet Philippe, Doucet Sandrine, Dufau Jean-Pierre, Dumont Laurence, Dussopt Olivier, Eckert Christian, Emmanuelli Henri, Féron Hervé, Ferrand Richard, Gaillard Geneviève, Germain Jean-Marc, Gille Jean-Patrick, Goldberg Daniel, Gourjade Linda, Guedj Jérôme, Guittet Chantal, Hammadi Razzy, Hanotin Mathieu, Hurel Sandrine, Jalton Eric, Janquin Serge, Juanico Régis, Kalfon François, Kalinowski Laurent, Kemel Philippe, Khirouni Chaynesse, Lambert Jérôme, Le Bris Gilbert, Le Dissez Viviane, Lefait Philippe, Lemorton Catherine, Leonard Christophe, Leroy Arnaud, Lesage Michel, Lesterlin Bernard, Lienemann Marie-Noëlle, Linkenheld Audrey, Lousteau Lucette, Maggi Jean-Pierre, Malle Jean-Philippe, Marcel Marie-Lou, Marsac Jean-René, Maurel Emmanuel, Muet Pierre-Alain, Noguès Philippe, Olivier Maud, Paul Christian, Potier Dominique, Pouzol Michel, Reynaud Marie-Line, Robiliard Denys, Romagnan Barbara, Sebaoun Gérard, Sommaruga Julie, Tallard Suzanne, Travert Stéphane, Troallic Catherine, Valax Jacques, Vergnier Michel, Zanetti Paola.

Privilégier un « choc de demande »

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Manuel Valls a obtenu vendredi le feu vert du conseil des ministres pour demander la confiance et ainsi éviter un vote sur le seul pacte de responsabilité, qui ulcère la gauche du PS et figurera donc dans un discours plus large.

Jean-Marc Germain, chef de file des « reconstructeurs » et très proche de la maire de Lille Martine Aubry, avait prévenu vendredi que 65 députés voulaient obtenir des « assurances », notamment sur un rôle plus fort du Parlement. Désormais, le texte officialise leurs griefs, et appelle le gouvernement à consulter davantage sa majorité et à réorienter sa politique et celle de l’Europe afin de combattre l’austérité, d’investir directement pour l’emploi et de privilégier un « choc de demande » à travers des mesures en faveur du pouvoir d’achat.

Ne pas provoquer la chute du gouvernement

« Les municipales ont sanctionné une politique économique et la désorganisation de la majorité, du fait que le pouvoir a contourné le Parlement et confié le pacte de responsabilité à deux syndicats et au patronat », a dit Pouria Amirshahi, qui évoque l’accord entre CDFT, CFTC et organisations patronales sur les contreparties aux baisses de charges. « Il serait temps de comprendre qu’un gouvernement procède d’une majorité (...) Valls ne représente pas un point d’équilibre mais un point de bascule de la famille socialiste. Nous n’avons pas voulu lui faire de procès d’intention a priori mais il n’y aura pas de chèque en blanc. » Il concède toutefois que nombre de signataires du « contrat de majorité » pourraient céder à « l’argument d’autorité » et, au final, voter la confiance au gouvernement. Il établit en outre une frontière nette entre l’abstention, choix envisagé par beaucoup, et un vote avec l’opposition. « Je ne vois pas de vote contre, ça ne serait pas responsable. Ce serait provoquer avec la droite la chute du gouvernement ou une dissolution », a-t-il dit.

Le président François Hollande avait promis le 14 janvier d’engager la responsabilité du gouvernement sur le pacte de responsabilité, qui inclut une baisse du coût du travail de 10 milliards d’euros. Mais le remaniement gouvernemental et les critiques de plus en plus dures dans la majorité ont changé la donne.

L’esquisse d’un pacte de solidarité

La politique de l’offre privilégiée par François Hollande, qui a ajouté ces dix milliards aux 20 prévus par le crédit impôt compétitivité emploi, et les 50 milliards d’euros d’économies envisagés pour redresser les comptes publics attisent la fronde. Le chef de l’Etat a esquissé un « pacte de solidarité » qui doit résulter en un geste fiscal pour les ménages d’ici 2017 et une baisse des cotisations salariales sur les bas salaires, mais les contestataires voient dans les diminutions de cotisation « le germe d’une baisse généralisée du niveau de protection sociale ».

L’absence de changement de ligne politique a déjà pesé lourd dans la décision des écologistes de sortir du gouvernement et de laisser planer l’incertitude sur leur vote, mardi. François Hollande et son gouvernement sont ainsi pris entre deux feux, celui d’une majorité où l’on réclame de plus en plus la fin de l’austérité et celui de la Commission européenne qui, pour l’heure, refuse à la France un délai supplémentaire pour atteindre ses objectifs de réduction des déficits.

DOCUMENT - L’appel des députés et responsables socialistes :

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source AFP

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