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Ile-de-France : la droite critique la gestion des logements de fonction

Pierre-Yves Bournazel: «Il faut établir une règle très simple: un élu bien rémunéré ne peut pas bénéficier d'un logement social.» FRANCK FIFE/AFP

L'UMP exige plus de «transparence» sur 522 logements de fonction vacants dans les lycées alors que le conseil régional présente vendredi le rapport d'une mission d'évaluation présidée par l'élu UMP Pierre-Yves Bournazel.

«522 logements de fonction sont vides en région Ile-de-France. Quelle que soit la raison, ils n'ont pas voulu donner les éléments prouvant le court terme de ces vacances. Ce n'est pas normal.» La charge est donnée par Pierre-Yves Bournazel, élu UMP au conseil régional d'Ile-de-France et président de la mission d'information et d'évaluation relative aux logements de fonction dont la région assure la gestion au titre de sa compétence sur les lycées, et aux logements sociaux sur lesquels elle dispose d'un droit de réservation.

Dans le rapport de cette mission, qui sera présenté par l'élu radical de gauche Eddie Aït, vendredi en séance plénière au conseil régional, la réponse à la question posée par Pierre-Yves Bournazel apparaît à la page 13, dans un paragraphe consacré à la «typologie des logements non occupés et turn over». On peut lire: «Sur les 522 logements non occupés recensés, 266 logements étaient affectés mais non occupés, 99 logements étaient inhabitables, 17 logements faisaient l'objet de demandes ou de projets de désaffection/transformation, 140 logements étaient non occupés sans attribution (dont 52 chambres, studios ou F1) soit 3,5% du total des logements au 1er mars 2013.» Le rapport précise aussi les «obligations statutaires» pesant sur certains personnels d'État ainsi que le niveau de turn over évalué à 700 entrants chaque année concernant les 266 logements affectés mais non occupés.

Pour la droite, les explications ne sont pas suffisantes. «Par rapport à l'étendue du parc vacant, soit 13%, c'est trop important et c'est la preuve d'une mauvaise gestion», estime Pierre-Yves Bournazel en regrettant que la mission n'ait pas eu assez de temps pour mener son évaluation. Sur la vingtaine de préconisations figurant à la fin du rapport, la mission propose notamment un renforcement du rôle de la commission de désignation en élargissant sa composition aux élus régionaux de l'opposition. C'était précisément une demande formulée par la droite.

« Il faut rappeler que 500.000 demandeurs de logements sociaux sont recensés en Ile-de-France. »

Pierre-Yves Bournazel

Si Pierre-Yves Bournazel ne renonce pas à parler «d'opacité» dans la gestion de ces logements et s'il se félicite d'avoir obtenu des résultats, il reste cependant insatisfait: «Nous avions demandé cette mission, nous avons procédé à des auditions mais sur l'essentiel, ce n'est pas suffisant.» Il reste aussi très opposé à la possibilité pour certains élus «bien rémunérés» d'occuper des logements sociaux. À l'image de Michèle Sabban, la vice-présidente PS de la Région Île-de-France, qui habite depuis dix ans un appartement parisien réservé aux revenus modestes et attribué par la Ville de Paris. Pierre-Yves Bournazel estime que lorsqu'on est conseiller régional, vice-président de région ou adjoint à la mairie de Paris, il devrait être impossible de pouvoir en disposer. «Il faut rappeler que 500.000 demandeurs de logements sociaux sont recensés en Ile-de-France», insiste-t-il avant de poser une question: «Comment un élu, en charge de loger nos concitoyens dans des conditions parfois difficiles, peut-il justifier le fait d'avoir un logement social? Il faut établir une règle très simple: un élu bien rémunéré ne peut pas bénéficier d'un logement social.»

Une «instrumentalisation politico-médiatique»

Au conseil régional, on explique que la majorité a déjà jugé que cette question ne la concernait pas dans la mesure où la région n'est ni attributaire, ni bailleur de logements sociaux. On estime aussi que si les conditions d'attribution sont respectées par un élu demandeur, il n'y a aucune raison de s'y opposer. Quant à la polémique concernant Michèle Sabban, on juge que cela est de l'ordre du déclaratif tout en dépendant du bailleur de l'intéressée. Les critiques de la droite relèvent d'une «instrumentalisation politico-médiatique», a-t-on ajouté.

Instrumentalisation ou pas, ces critiques auront au moins permis la création d'une mission d'information, provoqué des réponses éclairantes sur l'un des enjeux régionaux les plus sensibles et produit une vingtaine de préconisations allant dans le sens d'une plus grande transparence. Même s'il reste sans doute beaucoup à faire sur la lisibilité de l'attribution de logements sociaux et de fonction, personne ne le regrettera.

Ile-de-France : la droite critique la gestion des logements de fonction

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7 commentaires
  • Elizabeth Vigier

    le

    Comme dit un internaute ici, l'UMP qui demande de la transparence dans l'attribution des logements, c'est risible vu leur bilan.

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