Dans son style habituel, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de l'UMP à la mairie de Paris, a dénoncé, mercredi 15 janvier lors d'une conférence de presse, « le laisser-aller, le clientélisme et la gabegie » de la municipalité sortante. Elle a fustigé « la multiplication des commissaires politiques » dans l'administration parisienne, « l'explosion du train de vie de la mairie, la multiplication par quatre de la dette » ou encore « le matraquage fiscal et la chute des investissements ».
Avec Jean-François Legaret à ses côtés, l'ancien adjoint aux finances de Jean Tiberi, la candidate a expliqué comment elle réduirait, si elle était élue, les dépenses de la ville de 1 milliard deuros. En diminuant tout d'abord l'absentéisme, soit 300 millions d'économies, selon elle. En 'dégraissant le mammouth' administratif de 500 agents par an, soit 2 500 en cinq ans, « en concertation avec les personnels ». Gain escompté : 225 millions d'euros sur la mandature. Les « charges à caractère général » devront quant à elles baisser pour permettre une économie de 300 millions d'euros en six ans. Enfin, 175 millions devraient être épargnés, notamment en cessant « les préemptions hors de prix et les incohérences dans la politique immobilière de la ville ».
PARIS ÉTAIT « BIEN LA VILLE LA MOINS ENDETTÉE »
Mme Kosciusko-Morizet a attaqué nommément Bertrand Delanoë : « Cela fait plusieurs années qu'il ne vient pas aux vœux des fonctionnaires, où il est sifflé. Maintenant, c'est sa vidéo qui est sifflée. » La candidate de droite a également affirmé que demande avait été faite à l'administration « de préparer un plan secret d'augmentation d'impôts ». M. Legaret, qui a beaucoup critiqué le projet de rénovation des Halles, trop long, trop cher, trop gros selon lui, a fait un curieux commentaire en s'adressant à sa candidate : « Dès ton élection, si je suis encore maire du 1er arrondissement ». Ce qui ne donnait pas cher de la victoire de la droite. Marielle de Sarnez, elle, bien qu'annoncée, était absente.
Comme les vœux de Bertrand Delanoë à la presse suivaient cette communication au canon, le maire sortant, souriant et détendu, a rappelé que Paris était « bien la ville la moins endettée », où la fiscalité restait l'une des plus légères. « Vous en connaissez beaucoup, des institutions publiques qui ont investi 19 milliards deuros en empruntant seulement 15 % ? », a-t-il lancé aux journalistes. Bernard Gaudillère, l'adjoint chargé des finances, a été appelé pour donner à ces derniers, au pied levé, quelques explications. Il s'est dit « scandalisé » par les comparaisons de la candidate de l'UMP, qui omettait de prendre en compte le fait qu'un Parisien, en payant ses impôts, finance trois niveaux de collectivités : la ville, l'intercommunalité et le département.
« UNE FOIS, DEUX FOIS, ÇA PEUT S'EXCUSER »
L'argentier de l'Hôtel de Ville a aligné les dettes de deux villes de droite et de deux villes de gauche : elle est de 3 581 euros par an pour un Marseillais, 2 082 euros pour un Lyonnais, 1 762 euros pour un Bordelais et 1 426 euros pour un Parisien. « Elle a fait cette erreur une fois, deux fois, ça peut s'excuser, maintenant c'est un mensonge et je peux le prouver », a-t-il dit, assez en colère. « Ses affirmations sont un tissu de mensonges et ça commence à bien faire », a renchéri le directeur de campagne de la candidate socialiste, Jean-Louis Missika.
M. Gaudillère a également mis les choses au point sur la fiscalité : l'augmentation sur treize ans, depuis 2001, a été d'environ 30 %, a-t-il souligné, et non de 40 % comme l'affirme NKM, parmi lesquels 20 % « sur des bases fiscales décidées par le Parlement, où Mme Kosciusko-Morizet est élue ». « La part de responsabilité directe de l'exécutif municipal, c'est 10 % sur deux mandatures, voilà la réalité », a-t-il martelé. Il a aussi tenu à préciser qu'en arrivant au pouvoir après vingt-quatre ans de droite, la gauche avait tenu à ne pas faire de « chasse aux sorcières » et donné moult exemples de fonctionnaires qui avaient continué à travailler avec Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo après l'avoir fait avec Jacques Chirac et Jean Tiberi.
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