Valls attaque la politique fiscale d'Ayrault sous ses yeux
LE SCAN - Lors des questions au gouvernement, le nouveau premier ministre a considéré que le niveau des impôts est devenu «insupportable».
Curieuse scène à l'Assemblée nationale ce mardi. Redevenu député, Jean-Marc Ayrault assiste, sur les bancs, à la réponse que donne Manuel Valls, nouveau premier ministre, sur le niveau de la fiscalité. Et son successeur s'applique à critiquer la politique fiscale de «ces dernières années», dit-il.
Une manière de critiquer ce qui a été fait alors qu'il était Place Beauvau, au ministère de l'Intérieur. Répondant à une interpellation de Charles de Courson, député UDI, qui le félicite au passage, Manuel Valls estime que «le niveau des prélèvements obligatoires dans notre pays est devenu insupportable». Des «aaah» moqueurs s'échappent alors des bancs de l'opposition, avant quelques applaudissements de la part de l'UDI. «Et la hausse de la fiscalité ces dernières années est devenue elle-même insupportable», ajoute-t-il.
« Il faut un coup d'arrêt » aux hausses d'impôts
Manuel Valls, à l'Assemblée nationale
Puis il se lance dans des précisions, mettant au même niveau les hausses d'impôts sur la fin du quinquennat Sarkozy et celle du gouvernement Ayrault. «Entre 2010 et 2012 la fiscalité sur les entreprises et les ménages a augmenté de plus de 30 milliards. Entre 2012 et 2014, elle a augmenté de 30 milliards. Ce sont ces 60 milliards au cours de ces dernières années qui pèsent aujourd'hui sur les entreprises et particulièrement sur les ménages», analyse le premier ministre. «Il faut un coup d'arrêt», tranche le locataire de Matignon.
Dans les tribunes, l'ancien premier ministre assiste impassible à cette scène, consultant des documents face à lui et répondant à du courrier. Puis Manuel Valls detaille à nouveau le changement de cap survenu avec son discours de politique générale, évoquant sa «baisse de la dépense publique de 50 milliards».
Une scène dont profite un député de l'opposition pour se montrer. Daniel Fasquelle, élu du Pas-de-Calais, estime que Manuel Valls a «remis en cause la politique fiscale à laquelle il a pourtant participé depuis deux ans.» «Ayrault n'applaudit pas!», ajoute-t-il.
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