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Les mots du Parti socialiste pour demander la fin de la grève

PATRICK KOVARIK/AFP

LE SCAN POLITIQUE - Le gouvernement socialiste se montre ferme sur le dossier de la réforme ferroviaire. Avec des mots parfois inhabituels à gauche pour évoquer la grève.

Mardi, l'Assemblée doit débuter l'examen du texte sur la réforme ferroviaire. D'ici là, François Hollande et le gouvernement doivent affronter leur premier gros conflit social, avec des grévistes qui souhaitent le report de ce projet de loi. Pas question de céder pour l'exécutif qui demande aux syndicats de cesser le mouvement.

» François Hollande et la référence à Thorez

«Il faut savoir arrêter un mouvement.» C'est ce qu'a assuré le chef de l'État vendredi 13 à propos de la grève à la SNCF. Souhaitant un retour rapide à la normale, il a invoqué la responsabilité des syndicats et a demandé à «être conscient des intérêts de tous».

Une référence à Maurice Thorez qui, lors des grandes grèves de juin 1936, avait assuré «qu'il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue», au lendemain de la signature des accords de Matignon. À l'époque, les mots du dirigeant communiste avaient contribué à mettre fin au mouvement.

» Manuel Valls, la fermeté

Après la déclaration de François Hollande, c'est son premier ministre qui est monté au créneau vendredi et samedi. Avec un objectif: montrer que le gouvernement est ferme. «Il faut arrêter cette grève!», a-t-il insisté.

Comme le chef de l'État, il a fait appel à la «responsabilité» des grévistes, faisant référence aux futures épreuves du baccalauréat général. «J'en appelle à la responsabilité et au dialogue et à ne pas pénaliser davantage les Français, les usagers, les salariés et bien sûr les candidats au bac à partir de lundi.» «La porte du gouvernement, la mienne, celle de Frédéric Cuvillier, est toujours ouverte», a-t-il répété.

» Michel Sapin, «ne pas lâcher»

«Il faut comprendre, il faut expliquer, mais certainement pas lâcher.» Michel Sapin, ministre des Finances, ne voit «aucune raison» de reporter le texte sur la réforme ferroviaire. Sur Europe 1, il a demandé l'arrêt d'un mouvement qui «n'a pas de sens». Il évoque une «réforme de bon sens (...) négociée avec les syndicats, dont la CGT» et qui «répond à la demande des usagers».

» Frédéric Cuvillier, «le dialogue social continue»

Le secrétaire d'État en charge des Transports insiste sur l'ouverture de la porte du dialogue social. Si le gouvernement a exclu tout report du débat parlementaire, Frédéric Cuvillier a concédé à deux syndicats, l'Unsa et la CFDT, non grévistes, quelques modifications au texte. Dans un communiqué, il a assuré lui aussi que «le dialogue social continue» et que sa «porte est toujours ouverte».

Si le gouvernement en vient à céder, Frédéric Cuvillier s'est montré alarmiste sur les conséquences. Sur France Info, il a expliqué que «le débat aura lieu la semaine prochaine, quoi qu'il en soit» car «si nous ne faisons pas cette réforme, c'est l'ensemble du ferroviaire qui s'effondre».

» Laurent Baumel, «il n'est pas souhaitable que cela se prolonge»

Plus mesuré, le député socialiste «frondeur» Laurent Baumel a néanmoins expliqué sur Canal+ que le mouvement devait s'arrêter. Jugeant qu'il n'était «pas souhaitable que la grève se prolonge trop longtemps», le député a avoué ne «pas comprendre les points d'achoppement». «Le rail doit rester un service public. J'ai l'impression que le gouvernement a présenté un projet assez équilibré, je ne comprends pas pourquoi les choses achoppent», a-t-il considéré.

» Jean-Jacques Urvoas «ne comprend» pas non plus

Moins rebelle que Laurent Baumel, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, partage son incompréhension. Dans un billet de blog, il estime que, «dans ces conditions, je comprends vraiment pas que le mouvement puisse continuer».

«Sans être un spécialiste, j'avoue ne pas comprendre où est le problème d'autant que le projet de loi ne touche pas au statut des cheminots», écrit ce député proche de Manuel Valls. Comme le secrétaire d'État au Transports, il met en lumière que «seuls les syndicats UNSA et CFDT ont souhaité rencontrer à Paris le rapporteur socialiste proposant ainsi des amendements importants». «Une bonne part de ces derniers seront déposés car ils sont de nature à rassurer les personnels.»

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86 commentaires
  • dahut

    le

    un mot , décamper !.