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Le pape François « encommissionne » la question de la réforme des annulations de mariage

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Aujourd’hui, selon le « Figaro » (avec Reuters) :

« Le pape François a créé une commission chargée de réfléchir aux moyens de simplifier la procédure de reconnaissance en nullité d'un mariage, ce qui faciliterait les séparations pour les catholiques, a annoncé ce samedi le Vatican. Cette commission de 11 membres formée de théologiens et de spécialistes en droit canon aura "pour objectif de simplifier la procédure du procès (matrimonial canonique), de la rendre plus souple tout en sauvegardant le principe d'indissolubilité du mariage", écrit le Vatican.

L'Eglise catholique, qui ne reconnaît pas le divorce, peut, par un "décret de nullité", déclarer qu'un mariage n'était pas valable au moment de sa célébration si certaines conditions n'étaient pas réunies chez les époux, notamment le libre arbitre, la maturité psychologique ou la volonté d'avoir des enfants. La plupart des annulations sont prononcées au niveau du diocèse mais chaque décision doit être réexaminée par un tribunal d'appel, ce qui aux yeux de nombreux réformateurs constitue une étape supplémentaire superflue et vouée à être supprimée.

Les catholiques qui divorcent et se remarient en dehors de l'Église sont considérés par cette dernière comme toujours liés à leur premier conjoint et vivant dans le péché, ce qui leur interdit de recevoir les sacrements tels que la communion. La situation de ces catholiques remariés mais désireux de continuer à participer à la vie de l'Eglise est un sujet de vif débat et devrait être l'un des principaux thèmes abordés lors du synode des évêques organisé en octobre au Vatican. La semaine dernière, François a marié 20 couples, dont certains vivaient déjà maritalement avec des enfants, à la basilique Saint-Pierre de Rome. »

Ref. Le Pape réfléchit aux annulations de mariages

JPSC

Commentaires

  • Cette question de la révision des procédures d’annulation, présentée par plusieurs cardinaux comme un compromis « alternatif » aux théories de leur collègue Kasper, sera-t-elle pour autant soustraite aux débats du prochain Synode ?

  • @ Tchantchès

    N'est-ce pas justement l'intention du clan Kasper et Co (y compris l'évêque d'Anvers, Mgr Bonny) de soustraire ce sujet au synode, précisément parce que plus de 80 % des cardinaux sont opposés à cette pastorale ?

    N'est-ce pas troublant qu'une commission soit créée, justement AVANT le synode ? Et n'est-ce pas troublant qu'elle soit décidée MAINTENANT ? Comment ne pas penser que c'est une réaction au livre rédigé par un groupe de cardinaux, dont le tort est non pas de nuire au pape, comme la presse le laisse étrangement entendre, mais de rappeler les fondements ?

    Dans son dernier billet, Sandro Magister relève ce qui suit:

    "Lors du prochain synode, contrairement à ce qui avait été fait pour les précédents, il n’y aura plus de distribution, deux fois par jour, de bulletins en cinq langues donnant les résumés de toutes les interventions des pères synodaux, rédigés par eux-mêmes.

    Il n’y aura pas non plus de briefings quotidiens au profit des journalistes accrédités, effectués en groupes linguistiques restreints par des observateurs chargés de faire un compte-rendu du déroulement de la discussion.

    Seul le directeur du bureau de presse du Vatican, Federico Lombardi, procédera quotidiennement, avec l’aide de deux assistants pour les langues anglaise et espagnole, à un briefing qui sera destiné à l’ensemble du groupe des journalistes accrédités.

    Le système technique qui était mis en place, à la veille de chacun des précédents synodes, afin de permettre la publication du bulletin dans les différentes langues, a été supprimé.

    On risque de voir se reproduire, lors du synode qui va avoir lieu prochainement, ce qui s’était passé pendant la première phase du concile Vatican II : un écart entre le synode réel, tenu au secret, et celui des médias, construit à partir d’informations que faisaient filtrer intentionnellement des personnes qui y avaient intérêt."

    On part donc de considérations factuelles qu'il n'a pu inventer. La mise en perspective ne repose sur rien d'autre que sur l'expérience de ce qui s'est déjà produit. Et pas seulement pendant la première phase de Vatican II, mais aussi pendant un synode qui a eu lieu au début des années 70.

    On se retrouve donc en face d'une élucubration politicienne qui n'a d'autre objet que de contourner un obstacle. Or, c'est précisément le pape qui a décidé de la création de cette commission...

  • @ Philippe

    80% (a-t-on vraiment fait les comptes ?) des cardinaux (quid du pourcentage des évêques membres du synode ?) seraient peut-être opposés aux théories de Kasper (qui concernent la pénitence, pas le mariage), mais pas à la révision des procédures d’annulation, bien au contraire : Benoît XVI a déjà expliqué dans quelle mesure il était favorable à leur révision, et récemment encore le cardinal Scola. est intervenu en ce sens. Cette voie semble doctrinalement plus sûre, pour ne pas laisser les théories de Mgr Kasper seules en lice au Synode, sous prétexte que la question de la nullité serait maintenant traitée ailleurs...

  • Je suis assez consterné par ces discussions byzantines à l'intérieur de l'Église catholique en Occident. À un moment de l'Histoire, où l'Église catholique est confrontée à des attaques violentes, de toute part, à un moment où de nombreux catholiques sont persécutés, privés de droits ou tués, à cause de leur foi, certains se passionnent et se disputent pour la question de la communion pour les divorcés remariés. Alors que tous leurs frères et sœurs catholiques, persécutés, privés de droits ou tués, le sont notamment à cause de leur fidélité à la conception catholique du mariage.
    .
    En outre, si la question des divorcés remariés se pose aujourd'hui, c'est uniquement parce que les adversaires de l'Église ont banalisé et facilité à outrance le divorce, la destruction de la famille. Que cherchent vraiment ces catholiques qui veulent changer la conception catholique du mariage et de la protection de la famille ? Veulent-ils que l'Église catholique se soumette aux César, comme un petit mouton, en banalisant et facilitant à son tour le divorce ? Ont-ils conscience qu'ils se font ainsi les complices de ces César qui ne cessent de vouloir abattre ou soumettre l'Église, en dénaturant le message du Christ ?

  • @ pauvre job

    Byzantin ? Je ne sais pas.

    Kasper propose que, dans des cas précis, les divorcés-remariés (sans annulation de leur premier mariage) soient autorisés à recevoir la communion sacramentelle après une « repentance », sans mettre fin à la cause de celle-ci : leur état de vie contraire à la loi divine. N’est-ce pas là une manière déguisée d’introduire (par le biais d’une réforme de la discipline de la pénitence) une forme de « divorce catholique » qui ne dit pas son nom ?

    Ses opposants, Müller et consorts, s’en tiennent, eux, à la voie classique :

    - considérant la Parole du Christ, la seule solution possible, pour eux, est celle de la déclaration de nullité du mariage par l’autorité compétente, si cette autorité constate que l’une des conditions essentielles à la validité du consentement matrimonial n’était pas remplie au départ ;
    - considérant l’état de la société postmoderne, ils admettent comme vraisemblable que les cas d’invalidité soient, en fait, beaucoup plus nombreux que celui des annulations aujourd’hui prononcées ;
    - leur conclusion est qu’il faut 1°) rendre la procédure d’annulation plus accessible ; 2°) améliorer sensiblement la formation au mariage chrétien ; 3°) refuser clairement l’accès à celui-ci lorsque des doutes subsistent sur la conformité de l’engagement des parties à la nature du lien matrimonial chrétien.

    Voilà ce que j’ai compris…

  • Je suis surpris que le pape François n’ait pas daigné nommer le cardinal Burke parmi les 11 membres de la commission qu’il vient de créer pour réévaluer ces procédures en nullité de mariage : n’est-ce pas étrange dès lors que ces procédures comportent un appel possible devant le tribunal de la Rote, puis un éventuel dernier recours devant le Tribunal suprême de la Signature apostolique dont le cardinal Burke est actuellement le préfet ? Si la réforme doit envisager, entre autres, la suppression du pourvoi possible en « cassation » devant la Signature apostolique, il eût été, a fortiori, élégant d’associer Burke à la discussion…

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