Ecoutes de Sarkozy : Guéant dénonce «une obsession d'Etat»

 

Ecoutes de Sarkozy : Guéant dénonce «une obsession d'Etat»

    «C'est un scandale.» Six jours après la garde à vue de Nicolas Sarkozy, suivie de sa mise en examen pour trafic d'influence et corruption active, Claude Guéant enfonce le clou dans les colonnes du «Figaro», ce lundi. Emboîtant le pas aux responsables UMP qui dénonçaient la semaine dernière un «acharnement judiciaire», l'ancien ministre de l'Intérieur affirme qu'«abattre Nicolas Sarkozy et ses proches est devenu une obsession d'Etat».

    «Je constate que tout est programmé et médiatiquement maîtrisé», explique Claude Guéant. «Et c'est toujours à un moment où cela arrange le pouvoir en place que des documents ou pseudo-révélations apparaissent».

    Un «cabinet noir»

    Lui-même gardé à vue à deux reprises (dans l'affaire des primes en liquide à la fin 2013 ; dans celle de l'arbitrage Tapie/Crédit Lyonnais en mai 2014), l'ancien secrétaire général de l'Elysée se sent-il la victime collatérale de «l'instrumentalisation de la justice» qu'il dénonce ? «En décembre, alors que j'étais entendu, l'officier de police judiciaire en charge du dossier a reçu un appel téléphonique du ministère de l'Intérieur pour connaître mes déclarations. Cela ressemblait fort à un appel de "cabinet noir"», accuse l'ancien ministre.

    Interrogé sur sa réaction après la garde à vue de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant estime que, «par respect pour la fonction présidentielle, il eût été préférable d'entendre Nicolas Sarkozy sous un autre régime». «Ensuite», ajoute-t-il, «la mise en examen ne signifie en rien une culpabilité. Enfin, il est souhaitable que la justice traite cette affaire dans les meilleurs délais : l'avenir de la France ne peut pas se jouer sur une décision de mise en examen».

    Ce que Claude Guéant qualifie de «scandale», c'est le supposé accès de la présidence de la République aux archives de Nicolas Sarkozy : «Ce que j'ai dénoncé, c'est que les collaborateurs de François Hollande se soient donné les moyens d'accéder aux archives de Nicolas Sarkozy et les détiennent». Des accusations formulées en 2013 par l'hebdomadaire Valeurs actuelles et démenties à l'époque par l'Elysée qui, saisi par les juges «de trois réquisitions judiciaires», jurait y avoir «répondu dans le strict respect du droit». Une partie des archives avaient, en outre, été versées aux archives nationales.