A peine annoncée par le premier ministre, la réforme territoriale est déjà contestée au sein de la majorité. Le président du groupe socialiste et apparentés au Sénat, Didier Guillaume, s'est déclaré hostile, mercredi 21 mai, à l'idée « de supprimer purement et simplement les conseils généraux », précisant que son groupe consacrerait mardi sa réunion hebdomadaire à préparer ses propositions sur la réforme territoriale.
M. Guillaume s'est exprimé devant l'Association des journalistes parlementaires :
« En zone urbaine, c'est-à-dire les grandes métropoles, les départements de plus d'un million d'habitants, il n'y a aucun problème, c'est possible, et ça personne n'est contre. Dans les autres, il faudra pouvoir assurer la solidarité territoriale. Pour cela, il faudra qu'il y ait des élus qui se rencontrent pour en parler. »
Le nouveau président du groupe PS au Sénat a cité l'importance dans cette discussion des présidents de communauté de communes, des conseillers régionaux ou départementaux. Mais il a aussi affiché son scepticisme quant à une suppression automatique de l'échelon départemental :
« Nous ne sommes pas opposés à supprimer une strate administrative, mais on ne peut pas la supprimer purement et simplement. Ça ne marche pas. »
LES « POSTURES POLITICIENNES » DE L'UMP
Le sénateur socialiste de la Drôme semble pencher pour des suppressions à la carte. « Pourquoi ne pourrait-on pas dire que si la France est une et indivisible, elle est diverse. Et comme elle est diverse, elle peut être gérée de façon diverse », a-t-il ajouté, en regrettant l'échec du référendum alsacien sur une fusion entre la région Alsace et les deux départements qui la composent.
M. Guillaume a aussi déploré l'opposition que rencontre la réforme, en particulier à l'UMP, en raison de « postures politiques ». « C'est quand même incroyable que l'UMP ait lancé la fusion des départements et des régions, qu'elle ait lancé la diminution du nombre des régions » dans le cadre de la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, « et qu'aujourd'hui, pour des questions de postures politiciennes, elle n'est plus d'accord ».
M. Guillaume avait annoncé à la fin d'avril que les sénateurs socialistes feraient « assez rapidement » une proposition écrite à Manuel Valls sur la réforme territoriale.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu