« Personne ne crée autant d’emplois que les start-up »

L’Europe peut-elle vraiment rivaliser avec la Silicon Valley ? Que fait l’Europe pour stimuler l’entrepreneuriat et ses start-up ? L’interview d’Andrus Ansip, vice-président de la Commission européenne.

Temps de lecture: 3 min

La semaine passée, une première Startup Europe Week a (auto)célébré l’innovation dans une quarantaine de villes d’Europe, dont Namur, Liège et Bruxelles. L’occasion de faire le point sur l’Europe et ses start-up avec le vice-président de la Commission européenne Andrus Ansip, chargé du marché numérique unique. A ce titre, l’Estonien pèse sur les dossiers, mais ne cherchez pas un « Monsieur (ou Madame) start-up pour l’Europe », ce serait trop simple …

Où en est le programme Startup Europe ?

Andrus Ansip :nous l’avons lancé en 2011 pour renforcer l’environnement de start-up technologiques en Europe. Nous avons notamment lancé des compétitions comme TechAllStars et Europioneers, avec beaucoup d’intérêt pour l’économie des applis et l’entrepreneuriat web. Nous veillons à ce que la communauté des start-up, les investisseurs et les décideurs politiques se rencontrent et se comprennent. Nous menons actuellement 9 projets qui aident 700 start-ups à grandir. Et une initiative comme cette Startup Europe Week vise à interconnecter les écosystèmes. Nous avons également lancé « mapping of startups », un outil très intéressant visant à relier 10 hubs en Europe, dont Bruxelles.

Qui porte Startup Europe ? Aux Etats-Unis, Startup America dépend directement du Président Obama …

Toute la Commission européenne est derrière les start-up. Personne ne crée autant d’emplois que les start-up et les nouvelles entreprises.

Qu’est-ce qui manque aux start-up européennes ?

Je vois trop de start-up partir vers les Etats-Unis car elles ne savent pas ‘scale-up’ (ndlr : passer à l’échelon supérieur). D’où l’importance d’un marché numérique unique. Il y a trop de règles différentes, trop d’obstacles. Vous savez qu’une entreprise doit débourser en moyenne 9.000 euros pour s’adapter au cadre réglementaire d’un autre pays de l’Union ? Il faut que cela change.

Comment ?

Nous avons proposé des règles homogènes pour mieux protéger les consommateurs qui achètent en ligne et aider les entreprises à étendre leurs ventes en ligne. Nous travaillons également à des moyens d’attirer davantage de capitaux à risque. Nos grandes entreprises n’investissent pas assez dans les start-up.

L’Europe plafonne ?

Non. Le nombre de start-up technologiques a explosé. 40 entreprise européennes fondées depuis l’an 2000 sont valorisées à plus d’un milliard de dollars chacune (ndlr : les fameuses ‘unicornes’). Il y a davantage d’accélérateurs et de financements aussi. En 2014, les investissements dans les start-up ont fait un bond de 174%. Et Londres, Berlin, Paris et Amsterdam font partir des 20 plus gros écosystèmes innovants au monde.

À lire aussi Retrouvez l'intégralité de l'interview

L’Europe de l’entrepreneuriat, ce sont avant tout des hommes et des femmes qui lui donnent corps, au-delà des frontières et barrières linguistiques. A découvrir également les portraits croisés de quatre Européens expatriés chez nous, qui ont contribué à la construction de notre écosystème entrepreneurial. Ils jettent un regard critique sur l’évolution de Bruxelles en 10 ans.

 

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