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Moscovici et Peillon, les deux grands recalés du remaniement

Pierre Moscovici et Vincent Peillon pendant l'université d'été du PS à La Rochelle en août 2013. ALAIN JOCARD/AFP

Alors que le départ de Vincent Peillon de l'Éducation était scellé depuis plusieurs jours, celui de Pierre Moscovici, ex-ministre de l'Économie, s'est décidé au cours des dernières heures.

Exit du gouvernement. Pierre Moscovici et Vincent Peillon sont les deux grands perdants de l'ère Ayrault. Le premier, ex-ministre de l'Économie et des Finances, est évincé de la forteresse de Bercy malgré un soutien appuyé de l'Allemagne ces derniers jours. Il est remplacé par son collègue du Redressement productif, le pétulant Arnaud Montebourg, qui voit s'ajouter à son portefeuille l'Économie et le Numérique. À l'Éducation nationale, c'est Benoît Hamon, ex-ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire et tenant de l'aile gauche du PS, qui succède à Vincent Peillon. Seule différence: le périmètre de la Rue de Grenelle s'élargit à l'Enseignement supérieur et à la Recherche. Un des effets du gouvernement resserré souhaité par le couple exécutif.

Le sort de Pierre Moscovici est resté en suspens jusqu'au dernier moment. Mais le ministre de l'Économie était en mauvaise posture après sa défaite dimanche aux municipales dans son département du Doubs. Affaibli également par la polémique autour du «ras-le-bol fiscal» et les couacs à Bercy, Pierre Moscovici n'a que peu réussi à imprimer sa marque sur les dossiers nationaux. Il a en réalité surtout fait preuve d'efficacité sur la scène européenne, où son fait d'armes est d'avoir réussi à obtenir de Bruxelles un délai jusqu'en 2015 pour ramener le déficit public de la France sous les 3 % du PIB. Fort de ses bonnes relations avec ses homologues européens, il a d'ailleurs toujours pris soin d'entretenir les spéculations sur un destin bruxellois. Rien n'a filtré jusqu'ici sur l'avenir de celui qui fut ministre délégué aux Affaires européennes sous Lionel Jospin.

Pot de départ au ministère de l'Éducation

À l'inverse, Vincent Peillon était déjà fixé depuis quelques jours sur son exclusion du gouvernement. Il aurait même pris les devants en organisant dès mardi soir un pot de départ dans les locaux du ministère, avant même l'annonce officielle de la composition du nouveau gouvernement. Pourtant fin connaisseur du monde éducatif, déjà connu des différents acteurs de l'éducation, l'ex-numéro trois du gouvernement Ayrault avait contre lui un bilan décevant, avec une mauvaise gestion de la réforme des rythmes scolaires et le projet avorté sur les classes préparatoires. Recalé aujourd'hui, Vincent Peillon ne se retrouve pas pour autant sans combat à mener. Il avait annoncé dès la mi-novembre qu'il serait à nouveau tête de liste dans la région Sud-Est aux élections européennes du 25 mai. Il sera opposé au président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, dans une bataille qui s'annonce délicate. En 2009, la liste conduite par Vincent Peillon avait totalisé 14,49 % des voix, arrivant en troisième position derrière l'UMP et Europe Écologie-Les Verts, mais devant le FN. En mai 2014, le FN devrait être bien plus haut.

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62 commentaires
  • liang

    le

    A ceux qui bavent: Charles Demouge UMP chef de l'opposition à Mosco au sein de la communauté du Pays de Montbéliard : "Pour ce qu'il a apporté au pays , chapeau .

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