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Paradis fiscaux : le maire de Grenoble au cœur d'un scandale

Eric Piolle, maire EELV de Grenoble. JEAN-PIERRE CLATOT/AFP

LE SCAN POLITIQUE - L'écologiste Eric Piolle détient des parts dans une société dont certains clients seraient situés dans des paradis fiscaux. L'intéressé minimise, l'opposition locale s'en délecte.

Le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle est au centre d'une affaire embarrassante après la divulgation par la section UMP de l'Isère de documents officiels du tribunal de commerce de Grenoble. Ces documents révèlent l'existence de la société «Raise Partner», chargée de produire des logiciels de gestion des risques financiers à destination d'entreprises. Raise Partner, dont Eric Piolle est co-fondateur et actionnaire, possède une filiale à Londres et à Singapour et vendrait ses logiciels à des clients situés à Guernesey ou encore aux Iles Caïmans.

Comme le rappelle Le Lab d'Europe 1 , Piolle, élu maire de Grenoble en mars dernier, avait pourtant insisté durant sa campagne sur la nécessité de combattre les paradis fiscaux, inscrivant dans son programme sa volonté d'«exclure les établissements bancaires concernés par des activités directes ou indirectes dans les paradis fiscaux de ses contrats de prêts.» «Comme l'ont initié de nombreuses régions françaises, la Ville demandera un rapport annuel sur leurs activités aux établissements bancaires avec qui elle contracte des prêts», promettait-il.

Une situation que ne manque pas de railler l'opposition. Matthieu Chamussy (UMP) et Jérôme Safar (PS), tous deux conseillers municipaux et candidats malheureux à la mairie en mars ont dénoncé un «décalage» entre les discours et les faits, l'élu PS allant même jusqu'à parler de «tromperie sur la marchandise», dans des propos rapportés par l'AFP.

« C'est comme si on m'attaquait parce que j'ai mangé une fois au McDo »

Éric Piolle


Contacté par Le Dauphiné Libéré, Eric Piolle admet posséder 0,5 % du capital de la société, «une PME de 20 personnes». «Je ne vais pas communiquer au nom d'une entreprise dont je ne possède que 0,5 % des parts. Si j'en suis actionnaire, c'est parce que ma femme y travaille. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise: c'est comme si on m'attaquait parce que j'ai mangé une fois au McDo. Cette attaque vient de l'UMP 38, une nouvelle fois égale à elle-même.»

Même son de cloche du côté d'Europe Ecologie les Verts. Contacté par Le Scan, son porte-parole Julien Bayou a estimé qu'au vu de la faible participation d'Eric Piolle dans Raise Partner, il «n'est pas responsable des clients actuels de l'entreprise». «Je comprends que l'UMP veuille faire diversion après l'affaire Bygmalion et l'amende de Sarkozy, mais c'est un peu gros», a-t-il ajouté.

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95 commentaires
  • 3647220 (profil non modéré)

    le

    Est il le seul? Si la cour des comptes examine les fortunes non dues au poste occupe ni émanant de un héritage , il y aura du boulot

  • Martin 37001

    le

    C’est pire que les 2 costumes de Fillon...

  • altell

    le

    En fait ce garçon est simplement incompris. Il a condamné les paradis fiscaux mais pas pour lui.