Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Divorcés-remariés : le vent tourne-t-il dans la cathosphère ?

IMPRIMER

Retrouvez sur Aleteia la chronique de Guillaume de Prémare sur l'antenne de Radio Espérance :

 Il semblerait qu’il ne subsiste aujourd’hui que l’Eglise catholique pour témoigner de manière complète de la grandeur et de la beauté du mariage. L’Eglise n’a pas "inventé" le mariage, mais en l’élevant à la dignité de sacrement, à la suite de l’enseignement du Christ, elle en fait le témoignage vivant et incarné de l’alliance divine.

Puisque le mariage est un témoignage de Dieu, il faut redire clairement la nature et le degré de ce témoignage. Qu’est-ce qui fait le mariage ? C’est le consentement des époux. Ce consentement est un engagement public devant témoins : « Je te reçois comme épouse et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de ma vie. » Cette parole humaine échangée par les époux fait le lien matrimonial. Cette alliance exclusive est consacrée par Dieu et comporte donc aussi une dimension divine. Quant au degré de ce témoignage, il ne peut être plus élevé : c’est pour la vie.
C’est pourquoi l’Eglise établit que « l’unité et l’indissolubilité sont les propriétés essentielles du mariage ». Si le mariage ne témoigne plus de cela, il ne témoigne plus de l’irrévocable alliance divine. Le mariage dit la fidélité de Dieu : « Dieu demeure fidèle car il ne peut se renier lui-même », dit saint Paul à Timothée. Alors même que le mariage est signe de l’alliance du Christ et de son Eglise, comment l’Eglise pourrait-elle se renier elle-même en relativisant le témoignage du mariage ?

Ce témoignage est porté par de pauvres pécheurs. Mais c’est particulièrement en raison de nos misères qu’il a de la valeur, et non d’abord en raison de notre très hypothétique sainteté. Parlons clair : celui qui ne communie pas parce qu’il a contracté une seconde union témoigne aussi, à sa manière, de la grandeur sacrée du mariage indissoluble, donc de Dieu. Il en témoigne notamment devant ses enfants qui seront appelés, peut-être un jour, à s’engager pour la vie. J’admire le fidèle qui fait cela parce que son obéissance à l’Eglise est un signe de la grandeur de sa foi.
Il rappelle à toute une communauté habituée à communier - parfois de manière routinière voire indigne - la substance même des sacrements de mariage, de pénitence et de l’Eucharistie. Ce faisant, il édifie l’Eglise, il édifie ses frères. D’une manière comparable, celui qui est publiquement "dans les clous" mais ne communie pas occasionnellement, pour un motif dont son âme porte le secret, témoigne de la haute valeur qu’il attribue aux sacrements.

Pour le premier, le témoignage est certes plus difficile parce que le motif est public. Ne soyons pas naïfs : dans une communauté, l’état de vie des uns et des autres est connu de presque tous et les gens remarquent celui qui ne va pas communier. Ce témoignage comporte donc une dimension héroïque exemplaire. Ce que je donne en exemple, ce n’est pas l’échec de la première union dont nul ne peut juger. Ce que je donne en exemple, c’est la manière dont le divorcé-remarié qui ne communie pas vit cet échec, c’est sa loyauté envers l’Eglise qui est sa mère.

Je crois vraiment qu’en ce temps de crise du mariage, l’Eglise a pour mission prophétique de redire encore plus explicitement l’alliance irrévocable. Le miracle de Dieu, le miracle de l’Eglise, c’est que les divorcés-remariés qui ne communient pas participent à cette prophétie pour le monde. »

Chronique diffusée sur l'antenne de Radio Espérance le 26 septembre 2014
à réécouter en cliquant sur ce lien

sources: RADIO ESPÉRANCE

Ref. OPINION. Divorcés-remariés, une dimension prophétique

 JPSC

Commentaires

  • A l'occasion du Synode consacré à la famille il me semble important de ne pas se focaliser sur les chrétiens divorcés et remariés mais sur le mariage religieux.
    Que proposer à des personnes non pratiquantes et parfois incroyantes souhaitant une cérémonie religieuse,il est délicat de les renvoyer mais le mariage est-il valide aux yeux de l'Eglise?
    Il serait plus judicieux d'accueillir les époux lors d'une cérémonie et après des rencontres avec un prêtre afin que ces personnes ne se sentent pas rejetées, mais en même temps expliquer clairement à l'assembleé qu'il n'y a pas de sacrement.Cela n'exclue pas par la suite un accompagnement qui puisse aboutir a un véritable sacrement.

  • Je me demande si ceux qui mettent en avant cette théorie de ne pas communier pour les divorcés-remariés se rendent compte à quel point elle est violente. Le divorce est une expérience terrible et crucifiante, on en ressort en général extrêmement meurtris. Le divorce est aussi terrible qu'une maladie mortelle,qu'un grave cancer.
    Si on n'a pas accès à l'eucharistie comment peut on se reconstruire en Christ. La communion de désir pour moi, je ne peux la comprendre ni l'accepter. C'est comme si on disait à un cancéreux, tu ne peux pas prendre ton médicament, tu le regardes, tu le désires, c'est tout !
    Jésus a dit prenez et mangez-en tous! tous! Parce que c'est un remède, le plus grand des remèdes pour devenir saint. Les divorcés ont aussi leur chemin de sainteté à accomplir, il y ont droit comme tous les autres pécheurs. Je suis divorcée-remariée, mon mari et moi avons choisi la continence plutôt que l'abstinence de la communion, nous en avions trop besoin l'un et l'autre pour nous reconstruire. C'est terrible, le divorce, les divorcés sont bien souvent, trop souvent des victimes, soit d'une mauvaise éducation religieuse, d'un mariage mal préparé par le prêtre et Dieu seul sait comme il y en a beaucoup, de problèmes psychologiques plus ou moins graves, de blessés de la vie dans leur enfance, d'une mauvaise éducation religieuse, tout cela, toutes ces blessures et ces manquements, on les met dans un même sac!!! Et on devient des catalogués au même titre qu'un criminel, des intouchables, dans le sens où ils ne peuvent communier, être directeur d'une école catholique ou exercer une profession trop importante par rapport à des cathos trop cleans. Combien de personnes en se mariant à l'église se marient elles en sachant exactement ce qu'est le sacrement de mariage? Personnellement, je ne l'ai découvert que 20 ans après mon divorce !!!!Et j'en suis bien punie, pourtant là dedans, j'ai beau chercher ma culpabilité, je ne la trouve pas, je ne peux vraiment trouver mon repos que dans la Miséricorde de Dieu.
    Seigneur aie pitié des divorcés remariés mais aussi de ton Eglise, envoie ton Esprit Saint sur nous tous !!
    Nonna

  • @ vallot ... Avez-vous déjà réfléchi que l'Église catholique est la seule institution qui se batte encore contre le fléau du divorce, ce fléau dont vous dénoncez les drames terribles à juste titre ? Alors que ce fléau, qui détruit les couples, leurs enfants, leurs familles, leurs relations et toute la société, a été banalisé et facilité avec des lois votées par les pires adversaires de l'Église. Comment concevoir alors que l'Église puisse à son tour banaliser et faciliter ce fléau chez les catholiques ?
    .
    La société civile se détruit elle-même, par ce cancer du divorce qui détruit ses cellules de base que sont les familles. Je ne vois vraiment pas comment l'Église pourrait donner sa caution à ce mal objectif qui ronge la société. Pourquoi ne vous battez-vous pas avec l'Église contre ces autorités civiles qui propagent ce mal, plutôt que de vous en prendre à l'Église qui essaie de l'endiguer ?

  • Merci pour vos réponses,
    Permettez-moi de dire encore que dans l'église orthodoxe, un second mariage est au-moins béni, tenant compte du fait que l’échec existe et que Dieu est miséricordieux.
    Pensez qu'en fonctionnant comme cela , l'église orthodoxe compte plus de divorces que chez nous ?
    Ou peut être que par cette miséricorde de l'église orthodoxe, certains reviennent à Dieu plein de gratitude et d'amour?
    Nul ne peut comprendre la blessure de l'autre s'il ne l'a pas vécu.

  • @ nonna ... Les blessures liées aux divorces sont innombrables, surtout quand des enfants sont concernés : déchirures, éloignements, droits de visites, dépressions, frais supplémentaires, précarités, suicides, meurtres, drogue, alcool, échecs scolaires, échecs professionnels, etc...
    .
    Et vous avez raison, ces blessures ne peuvent facilement être dites et donc être soignées. Parce que les autorités civiles ont déclaré aux gens que le divorce était un "bien", et que c'était pour cela qu'elles votaient des lois pour le faciliter de plus en plus. Et les gens n'ont donc pas le droit de dire que le divorce est un mal objectif, dont ils souffrent, et non un "bien". Bref, pour ces autorités civiles irresponsables, plus il y aurait de divorces et mieux la société devrait se porter. Je pense que vous n'êtes pas d'accord avec elles ?
    .
    Par conséquent, je ne vois donc pas comment toutes ces blessures diminueraient si l'Église elle-même se mettait à banaliser et à faciliter ce fléau du divorce. Cela ne ferait qu'augmenter le nombre de divorces et donc le nombre de blessures qu'ils engendrent.

  • Dans « L’espérance de la famille”, un petit livre sous forme de dialogue que vient de publier la Bibliothèque des auteurs chrétiens (BAC), le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard-Ludwig Müller remet « l’Eglise au milieu du village » :

    « Le problème principal que nous avons dans l’Eglise concernant la famille ne réside pas tant dans le petit nombre des divorcés remariés désireux de s’approcher de la communion eucharistique. Le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et le grand nombre des baptisés et mariés sacramentalement qui ne vivent pas leur mariage ni leur vie matrimoniale en conformité avec la vie chrétienne et les enseignements de l’Eglise, voilà le problème."

    "Selon moi, l’objectif principal du prochain Synode devrait être de favoriser la ‘récupération’ de l’idée sacramentelle du mariage et de la famille, en insufflant aux jeunes qui sont disposés à entamer un chemin conjugal, ou à ceux qui sont déjà dedans, le courage dont ils ont besoin. Au fond, il s’agit de leur dire qu’ils ne sont pas seuls sur ce chemin, que l’Eglise, toujours mère, les accompagne et les accompagnera."

Les commentaires sont fermés.